Abderrazak Makri, président du MSP et candidat à l’élection présidentielle, a appelé le président Bouteflika à renoncer au 5e mandat. « Que ceux qui le soutiennent abandonnent ce projet pour l’intérêt du pays car la situation est grave (…) L’Algérie n’est pas stérile pour n’enfanter que Bouteflika. Il y a des hommes qui sont capables de diriger le pays. J’en suis un », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse, ce mercredi 20 février, au siège de son parti, à Alger, pour dévoiler son programme électoral intitulé « Le rêve algérien ».
Les partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND, MPA et TAJ) peuvent, selon lui, présenter leurs propres candidats à la présidentielle. « Qu’est-ce qui les empêche de présenter leurs cavaliers pour entrer dans la compétition électorale ? S’ils le feront, le pays retrouvera sa sérénité. Les gens seront apaisés aussi. Il n’y a pas qu’un seul homme qui serait capable de sauver le pays. Nous ne croyons pas à l’homme-providence », a-t-il insisté.
Sur le sommet de l’opposition qui se tient aujourd’hui au siège du parti Al Adala, M. Makri a expliqué : « Nous allons écouter ce qui sera proposé et savoir comment ce qui était impossible hier, ne l’est plus aujourd’hui. Nous avons œuvré à plusieurs reprises à réunir l’opposition autour d’un seul candidat à la présidentielle. Nous allons communiquer aujourd’hui ou demain des informations sur tous les contacts que nous avons engagés et sur les propositions que nous avons faites à plusieurs personnalités. Nous avons décidé de se présenter à la présidentielle après l’échec de l’initiative du consensus national et après la non réponse à nos propositions sur le candidat unique de l’opposition ».
« Nous avons décidé d’exprimer le refus du 5e mandat en se portant candidat »
Pour lui, les partis qui « se respectent » doivent sortir de la posture attentiste. « On ne prépare pas de programme, on ne collecte pas les signatures, on ne contacte pas les citoyens, on ne se présente pas à l’élection et on attend qu’un candidat unique nous tombe du ciel. Il s’agit d’un comportement irresponsable. Tu ne peux pas être un parti, si tu n’as pas de programme. Et tu ne peux pas être candidat, si tu es incapable de rassembler les signatures. Nous, nous assumons notre devoir en tant que parti. Si en cours de route, des choses arrivent, on est prêt au débat », a-t-il relevé.
Interrogé sur les appels à des marches et des rassemblements contre le 5e mandat, Abderrazak Makri a estimé que les algériens ont le droit de manifester dans la rue.
« C’est un droit garanti par la Constitution. Dernièrement, vous avez remarqué que les manifestations n’ont pas été suivies de casse. Les gens ont manifesté pacifiquement et sont rentrés chez eux. C’est ce que nous souhaitons pour qu’il n’ait pas des actes de vandalisme ou destruction. Les Algériens ont le droit de dire qu’ils refusent le 5e mandat par les manifestations, le boycott du scrutin ou la candidature. Nous avons décidé d’exprimer le refus du 5e mandat en se portant candidat », a-t-il soutenu.
À propos de l’intitulé de son programme électoral, composé d’une centaine de pages, le candidat Makri a invoqué « le devoir » de rêver. « Nous devons sortir de cette situation d’abattement et d’esprit négatif. It’s our right to dream. This the algerian dream. Nous voulons que les Algériens partagent notre rêve », a-t-il dit citant Martin Luther King, le militant pacifiste américain des droits civiques.
« Luther King était persécuté, avec le temps, Obama est devenu président des Etats Unis alors que personne ne pouvait le prévoir à l’époque (les années 1960)… Au MSP, nous sommes toujours heureux parce que nous rêvons malgré les pressions, l’arbitraire et la fraude. Ils se mêlent même de nos vies privées, mais nous préférons ne pas en parler », a-t-il rappelé.