La délégation générale de Mouwatana a de nouveau exprimé son rejet d’un éventuel nouveau mandat au profit du président Bouteflika en raison des menaces de « décomposition de l’État » que cela pourrait engendrer.
« Ayant échoué à proroger une présidence virtuelle, le pouvoir tentera, encore une fois, de se maintenir, cette fois-ci par un 5e mandat aussi scandaleux que dangereux pour le pays. Si le Président actuel devait être imposé pour un autre mandat en transgressant la Constitution, le pays entrera dans un cycle de décomposition de l’État lui-même », écrit Mouwatana dans un communiqué signé par le Coordonnateur national, Soufiane Djillali.
« Les échecs sans appel de l’actuel régime, dans la gestion politique, économique et sociale feront le lit d’une révolte populaire dont les conséquences pourraient être dévastatrices si un changement significatif et un nouvel espoir ne sont pas à l’ordre du jour », met-il en garde.
Mouwatana réitère « avec force son refus d’un cinquième mandat mais s’il devait advenir, il se réserve le droit de faire appel aux citoyens pour exprimer leur refus de l’usurpation de leur souveraineté de façon claire et active », note la délégation qui « espère que les candidats potentiels à la prochaine élection présidentielle refuseront de crédibiliser, par leur présence, un scrutin dont l’issue ne fera aucun doute, à l’instar des scrutins précédents ». Reste que Mouwatana ne semble pas avoir arrêté une décision définitive sur l’attitude à prendre, au cas où le Président ne venait pas à se représenter.
« Mouwatana, qui est un mouvement citoyen, reste, en toutes circonstances, attaché à son indépendance et à ses objectifs tels que définis par sa charte de principes et valeurs : défendre la citoyenneté et militer pour un véritable État de droit ».
Par ailleurs, il n’a pas caché sa satisfaction du refus de la prolongation du mandat tel que préconisé par le MSP. « Mouwatana relève avec satisfaction l’échec de la tentative de prolongation illégale et anticonstitutionnelle, d’un mandat, lui-même contestable et contesté dans sa légitimité », écrit Soufiane Djillali. Selon lui, « la vacuité de la Présidence de la République est ainsi devenue une évidence pour tous ». « Les négociations menées en dehors de tout cadre légal pour entraîner le pays vers l’aventure du report des élections, ont démontré à ceux qui avaient encore un doute, que le régime actuel n’est intéressé que par son propre maintien au détriment du pays ».