Le résultat de l’élection présidentielle américaine continue de se décanter à mesure que le dépouillement se poursuit.
Joe Biden, candidat démocrate et ancien vice-président des États-Unis, est placé aujourd’hui en pôle-position afin d’être déclaré vainqueur du scrutin dans plusieurs États clés tandis que le candidat républicain, le président sortant Donald Trump, continue de dénoncer une fraude qui aurait permis à son rival de lui subtiliser l’élection.
Le candidat démocrate Joe Biden dispose à l’heure actuelle selon les décomptes de différents grands médias américains d’entre 253 et 264 grands électeurs, lui permettant d’être à un jet de pierre des 270 grands électeurs lui permettant de siéger à la Maison Blanche. Le président sortant, le républicain Donald Trump, dispose quant à lui de 214 grands électeurs.
Les États-Unis disposent d’un système électoral à scrutin indirect. Les citoyens américains votent pour le candidat de leur choix. Celui qui remporte le plus de votes dans chaque État obtient la totalité des « votes électoraux » effectués par de grands électeurs lors d’un vote à la fin de l’année. Il existe 538 grands électeurs, et la Constitution américaine stipule qu’un candidat doit obtenir une majorité de 270 votes électoraux pour être élu président des États-Unis.
Tous les regards sont par conséquent désormais tournés vers quatre États considérés comme cruciaux dans la détermination du prochain président américain. Il s’agit de l’Arizona (11 grands électeurs), le Nevada (6 grands électeurs), la Géorgie (16 grands électeurs) et la Pennsylvanie (20 grands électeurs).
La tradition américaine veut qu’à chaque élection les médias projettent les vainqueurs dans chaque État avant que le décompte ne soit terminé et certifié dans les bureaux de dépouillement des votes. Joe Biden a par exemple été projeté vainqueur dans l’État de l’Arizona par l’Associated Press et Fox News tandis qu’un média comme CNN considère qu’il est encore trop tôt pour projeter un vainqueur dans cet État, ce qui explique que certains médias donnent à l’ex-vice-président 264 grands électeurs et d’autres lui donnent seulement 253.
Sur le terrain, Joe Biden dispose à l’heure actuelle d’une avance de 30 000 votes dans le décompte des votes en Arizona, alors que le dépouillement a été effectué dans 90 % des bureaux de vote. Dans les faits, M. Biden fait course en tête dans les quatre États clés dont il est question, avec des avances parfois minimes qui nécessiteront probablement un recomptage des votes.
Le candidat démocrate dispose par exemple d’à peine 4000 votes supplémentaires en Géorgie. Son avance est légèrement plus confortable en Pennsylvanie avec 30 000 votes en plus tandis qu’il dispose de 20 000 votes supplémentaires au Nevada. N’importe quelle combinaison de victoire dans ces quatre États permettrait au vice-président de Barack Obama de devenir le prochain président des États-Unis, vainquant l’actuel président Donald Trump.
Pour sa part, le président sortant a continué sa campagne médiatique et judiciaire de dénonciation des résultats des élections présidentielles, qu’il a qualifiées de frauduleuses. « Je GAGNE facilement la présidence des États-Unis avec des votes légaux », a affirmé le président américain sur le réseau social Twitter, sa plateforme de communication privilégiée. « Les OBSERVATEURS n’étaient pas autorisés, de quelque manière que ce soit, sous quelque forme que ce soit, à faire leur travail et par conséquent, les votes acceptés pendant cette période doivent être considérés comme des VOTES ILLÉGAUX », a dénoncé M. Trump, ajoutant que c’est « la Cour suprême des États-Unis [qui] devrait décider! »
« Où sont les bulletins de vote militaires manquants en Géorgie ? Que leur est-il arrivé ? », s’est également interrogé M. Trump, remettant en cause l’intégrité du scrutin démocratique.
Alors qu’il avait revendiqué la victoire à l’élection le soir même du scrutin, le président Trump a mis en garde son rival démocrate d’exprimer de même velléités. « Joe Biden ne devrait pas revendiquer à tort la présidence. Je pourrais aussi faire cette affirmation. Les procédures judiciaires ne font que commencer! », a-t-il fait savoir.
Signe de la tension quant à une potentielle transition des pouvoirs entre le président sortant et l’éventuel nouveau président-élu, des rumeurs en provenance des États-Unis font écho de la volonté de Donald Trump de ne pas concéder la victoire, voire même de refuser de quitter la Maison Blanche en s’y barricadant dans le cas où l’élection de Joe Biden est validée.
Non confirmée, cette rumeur a pourtant fait réagir la campagne du candidat démocrate. « Le gouvernement des États-Unis est parfaitement capable d’escorter les intrus hors de la Maison Blanche », a fait savoir l’équipe de campagne de Joe Biden, citée par Newsweek.
