Après Zoubida Assoul et avant Louisa Hanoune, le président de l’ANR Belkacem Sahli a annoncé vendredi 19 avril sa candidature pour la présidentielle algérienne anticipée du 7 septembre 2024.
En attendant que d’autres candidats se manifestent et notamment la décision du président Abdelmadjid Tebboune de briguer ou non un second mandat, la scène politique algérienne commence à vivre au rythme du scrutin présidentiel de septembre prochain.
Il n’a pas l’envergure de Reda Malek, homme historique et fondateur de l’ANR (Alliance nationale Républicaine), mais il incarne par bien des égards sa doctrine politique et sa conception du pouvoir.
Belkacem Sahli, candidat aux présidentielles anticipées du 7 septembre prochain, apparaît comme un partisan du « juste milieu » : Ni opposant « radical », à l’image de certains acteurs politiques réfractaires à tout compromis avec le pouvoir, ni un souteneur « inconditionnel » du pouvoir en place.
« Quand on est au pouvoir, on fait un soutien critique et quand on est dans l’opposition, on fait de l’opposition constructive », répétait-il récemment dans un entretien à Berbère Télévision.
D’ailleurs, Belkacem Sahli assume ouvertement sa participation au gouvernement de Abdelmalek Sellal en 2012 en sa qualité de secrétaire d’État auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la communauté à l’étranger ou encore d’avoir intégré l’alliance présidentielle au lendemain de l’élection présidentielle de 2014.
En se lançant dans la compétition pour le scrutin présidentiel algérien de septembre prochain, désigné par sept partis, à l’ancrage modeste, après un essai avorté en 2019, ce professeur quinquagénaire entend « réhabiliter le politique », dans un contexte dont il déplore le climat de fermeture autant politique que médiatique, et la promotion du dialogue.
Un dialogue qu’il avait appelé de ses vœux, sans succès, durant le Hirak populaire, en 2019, accompagné d’une série de propositions, comme l’amendement de la loi électorale et la constitution d’un gouvernement d’union nationale, mais aussi après sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune en 2020.
« On avait proposé un dialogue inclusif entre tous les Algériens (….) Y’a un malaise général chez les partis y compris ceux qui sont au gouvernement », avoue-t-il aujourd’hui, comme pour suggérer les difficultés de l’exercice politique, lui qui a rencontré de nombreux partis de diverses obédiences et favorable à la constitution de grandes familles politiques.
« Les partis conservateurs nationalistes, les partis de l’Islam politique, les partis laïcs et progressistes et les partis de gauche », détaille-t-il.
Présidentielles 2024 en Algérie : Belkacem Sahli plaide pour un « mandat de mutation »
Une construction, selon lui, de nature à rendre plus compétitive l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre et à rendre la mission aisée aux électeurs appelés à choisir le choix du « projet de société » qu’ils souhaitent.
Partisan de la réforme, aussi bien sur le plan générationnel, de la gouvernance politique, qu’économique et social, Belkacem Sahli considère que l’enjeu de la prochaine présidentielle n’est pas tant lié au choix des personnes autant qu’il porte sur le « contenu des programmes » qui seront proposés par les candidats aux Algériens.
« Ce qui importe ce n’est pas la personne qui va diriger l’Algérie, c’est plutôt le contenu du mandat présidentiel, le programme et la vision. Et pour l’ANR, on appelle à un mandat de réformes et de mutation, un mandat de transition même si je ne préfère pas ce terme ; un mandat qui doit résulter d’un consensus », disait-il.
« Et c’est pour ça qu’on appelle un dialogue entre le pouvoir et la classe politique. Pour nous, la présidentielle c’est un débat de projet de société, ce n’est pas une compétition partisane ».
Conscient de la difficulté de la mission, compte tenu du contexte politique et des conditions générales entourant le prochain scrutin présidentiel en Algérie, Belkacem Sahli n’écarte d’ailleurs aucun scénario, comme c’est précisé dans le communiqué sanctionnant l’annonce de sa candidature.
Le groupe de partis qui soutient sa candidature reste « ouvert à tous les scénarios électoraux en fonction des évolutions de la scène politique et de la disponibilité ou non des conditions de tenue des élections libres, honnêtes et transparentes (à travers les différentes étapes du processus électoral, notamment la précampagne, la collecte des signatures, la campagne électorale, l’annonce des résultats et le second tour, le cas échéant ».
En décodé, un éventuel soutien à une autre candidature n’est pas exclu. Mais avant cette étape, il lui reste l’essentiel : passer l’écueil de la collecte des signatures.
Une mission qui s’annonce laborieuse pour celui qui reconnait que le « choix des élections présidentielles, c’est tellement compliqué en Algérie, que ce n’est pas uniquement un choix des citoyens, mais d’une série d’équilibre qu’il faut respecter ».
Belkacem Sahli est le deuxième candidat annoncé après Zoubida Assoul, présidente de l’UCP (l’union pour le changement et le progrès).
La SG du PT Louisa Hanoune s’est lancée aussi dans la course à l’issue du Comité central de son parti qui s’est tenue le week-end dernier. Pour le président Abdelmadjid Tebboune, il n’a pas dit s’il sera candidat pour un second mandat le 7 septembre prochain.