Un premier poids lourd de la scène politique algérienne entre en scène pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a annoncé ce samedi 20 avril sa candidature à ce scrutin, à l’issue d’une session du comité central du parti.
La tenue des élections présidentielles en septembre 2024, soit trois mois avant la fin du mandat du président Abdelmadjid Tebboune, a été annoncée par ce dernier le 21 mars dernier. Le chef de l’État n’a pas précisé s’il briguera ou pas un second mandat. Fin mars, il a expliqué l’avancement de la date du scrutin par des « raisons techniques », sans autre précision.
Jusque-là, deux personnalités politiques ont annoncé officiellement leur candidature. Il s’agit de la figure de l’opposition, Zoubida Assoul, avocate et présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), et de Belkacem Sahli, président de l’Alliance nationale républicaine (ANR) et ancien soutien de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.
L’entrée en lice de Louisa Hanoune devrait animer davantage la scène politique, anormalement sclérosée à moins de cinq mois d’un rendez-vous aussi important que l’élection présidentielle.
« En avant pour la bataille qui nous attend tous », a lancé la SG du PT, ce samedi 20 avril, à l’adoption par le comité central de la résolution portant la participation du parti au scrutin présidentiel « à travers la présentation de son candidat sur la base de son programme et de ses objectifs ».
« C’est un combat qui va dans le sens de la cohésion nationale en tarissant les sources du désespoir qui constitue un danger pour le tissu social et l’immunité de la nation », a expliqué Louisa Hanoune plus loin dans son discours.
La résolution a été adoptée à l’unanimité des membres du CC et de la commission de contrôle du Parti des travailleurs. Le CC, qui a laissé sa session ouverte en prévision de « toute éventualité », a en outre décidé de l’organisation de plusieurs rencontres, notamment des assemblées générales à travers toutes les wilayas, une autre session du même organe le 9 mai et une session du Conseil national les 10 et 11 mai, et ce, afin de débattre du contenu de la participation du parti ainsi que les détails de la campagne électorale, à commencer par l’opération de collecte des signatures.
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Dans son discours, Louisa Hanoune a défendu sa candidature à la présidentielle anticipée du 7 septembre « nonobstant » certaines entraves qu’elle a citées, soit « la nature du scrutin, en lien avec la loi organique relative aux élections qui entrave le principe de la liberté de candidature » et « les pratiques désuètes héritées du système du parti unique et qu’il faut combattre pour asseoir les bases du débat politique ».
Si le PT a décidé de se jeter dans la bataille électorale pour la présidentielle anticipée du 7 septembre, c’est, a justifié son SG, pour des raisons liées à la fois à la conjoncture mondiale et à la situation interne du pays.
Selon Louisa Hanoune, le Comité central a déduit que « les élections présidentielles prochaines ne se déroulent pas dans des conditions normales » et qu’il faut les analyser « à partir du contexte mondial et de la nécessité de la mobilisation populaire pour faire face aux plans de l’impérialisme et de ses alliés et relais ».
Partant des aspirations de larges franges de la société algérienne à « l’amélioration de leurs conditions de vie et le recouvrement de toutes les conditions de la pratique politique », et sachant que « les privations et les précarités causent l’affaiblissement du tissu social national », le CC du PT a insisté sur la mise en place « des conditions adéquates pour que toutes les composantes de la société puissent exprimer leurs aspirations et pour que le peuple puisse exercer son libre-arbitre », a détaillé Louisa Hanoune.
Selon Louisa Hanoune, cela est de nature à « immuniser la nation et entraver les puissances impérialistes et leurs relais qui s’ingèrent de façon systématique dans les affaires des États, notamment en Afrique, à l’occasion de la tenue d’élections présidentielles ».
« Le PT ne peut pas rester en spectateur où se contenter de commenter les développements de la scène nationale et internationale », a déclaré sa première responsable, ajoutant qu’il est du devoir du parti « d’assumer ses responsabilités activement et de faire face de façon inconditionnelle à toutes les manœuvres malveillantes et hostiles ».
Pour elle, « la souveraineté de notre pays est la principale condition pour réaliser tout projet politique d’avenir ou lancer un changement démocratique institutionnel pour se libérer des résidus du système du parti unique ».
Si le Parti des travailleurs a décidé de participer à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, c’est aussi afin de mettre à profit la tribune qu’offre la campagne électorale, « une occasion, a indiqué Louisa Hanoune, de poser tous les dossiers politiques, économiques, sociaux et culturels ».
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