Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, également porte-parole du gouvernement, a évoqué la situation de la presse en Algérie, estimant que l’activité des médias audiovisuels et électroniques nécessitait un « encadrement juridique ».
« Les médias audiovisuels et électroniques seront prochainement encadrés juridiquement car ils sont déjà agréés », a indiqué Belhimer dans un entretien accordé ce mardi matin à la radio étatique francophone Chaîne III.
« Les médias audiovisuels et électroniques évoluaient dans un secteur de non-droit […] parce que le mode de gouvernance qui a prévalu jusqu’à maintenant a fait très peu cas de la caution juridique dans l’encadrement de la profession. Nous allons donc faire rentrer dans la matrice juridique un certain nombre d’activités, comme celles relatives à l’audiovisuel, qui obéissent au droit étranger jusqu’à maintenant », s’est engagé M. Belhimer.
Revendiquant le titre de « ministre des libertés » et affirmant ne pas être « le Beria de la presse », en référence à Lavrenti Beria, homme politique soviétique notoire pour avoir été le chef de la police secrète de Joseph Staline, Ammar Belhimer s’est engagé à mettre en place une « liberté totale, avec abolition du système d’agrément. Je suis pour la déclaration simple pour exercer une activité de communication. Mais en même temps, un système de responsabilité qui encadre l’exercice de cette liberté. D’où l’expression que j’utilise de liberté apaisée », a fait savoir le ministre.
Le ministre de la Communication a également indiqué que les chaînes de télévision privées, actuellement de droit étranger, deviendront de droit algérien. « Nous allons mettre dans la mesure du possible un système qui les mettra sur le satellite algérien ALCOMSAT1 », a fait savoir M. Belhimer.
Le ministre de la Communication a également évoqué la situation de la presse écrite, affirmant qu’ « il n’y a pas une seule entreprise de presse, publique ou privée, qui soit viable », avant d’ajouter que « toutes les entreprises rencontrent aujourd’hui des difficultés, dont celle de s’adapter à des mutations technologiques ».
« Pour l’instant il n’y a aucun outil financier pour soutenir la presse papier en difficulté puisque le fonds de soutien à la presse n’est plus alimenté depuis 2015 », a précisé par ailleurs Ammar Belhimer, ajoutant que « les moyens de soutiens disponibles en ce moment se limitent aux dettes auprès des imprimeries, la publicité d’État, et les maisons de la presse qui mettent des locaux à la disposition des titres de la presse dans différentes wilayas du pays ».
« Nous allons encadrer également l’activité de la presse électronique qui réunit environ 150 sites pour le moment. Depuis qu’on est là, on a donné l’autorisation à tout le monde d’exercer les activités audiovisuelles et de presse électronique en attendant de les encadrer juridiquement à partir de la semaine prochaine », a indiqué le ministre de la Communication au sujet de la presse électronique.