La presse algérienne continue de manger son pain noir. Le quotidien El Watan n’a pas paru ce jeudi 14 juillet pour le deuxième jour consécutif pour cause de grève de ses employés qui entendent protester par cette action contre le non-versement de leurs salaires depuis plus de quatre mois.
Réunis mercredi en assemblée générale, les membres fondateurs du journal ont de nouveau expliqué les raisons de cette situation, soit le blocage des comptes de la société suite à un contentieux avec l’administration fiscale portant sur une dette de 55 millions de dinars, et avec le CPA qui réclame le remboursement d’une partie de la ligne de crédit de 45 millions de dinars contractée auprès de cette banque.
« Les démarches de la direction d’El Watan en vue de l’établissement d’un échéancier de paiement (…) n’ont pas abouti », déplorent les membres fondateurs dans une déclaration qui a sanctionné l’AG.
Du fait que la dette du journal a été « en large partie contractée durant la période de la pandémie qui a lourdement impacté la santé financière de l’entreprise », un appel est lancé aux pouvoirs publics « pour aider au déblocage de la situation conformément aux décisions gouvernementales visant à accompagner les entreprises en difficultés du fait de l’impact de la Covid-19 ».
El Khabar change de tête
Tout en souhaitant l’ouverture d’un « dialogue constructif » avec les services fiscaux et bancaires qui « favorisera le retour à l’activité normale de l’entreprise et l’apaisement du climat social », les membres fondateurs estiment que « le redressement d’El Watan est possible grâce à ses actifs, au fort potentiel de son lectorat et à sa fidélité ».
Toutefois, soulignent-ils, « il y a urgence » car « la persistance des blocages aggrave de jour en jour le déficit financier et la précarité du personnel ».
Quant à l’avenir de l’entreprise, l’assemblée générale se donne jusqu’à fin juillet « pour évaluer les perspectives de normalisation ou non ». « A ce moment-là, elle prendra les mesures qui s’imposeront quant à l’avenir de l’entreprise », lit-on dans la déclaration.
De son côté, le journal arabophone El Khabar, un titre créé comme El Watan au tout début des années 1990 dans le sillage de l’ouverture démocratique post-octobre 1988, a annoncé ce jeudi la nomination d’un nouveau DG.
Ahmed Ameur est nommé directeur général responsable de la publication en remplacement de Zahreddine Smati. Ce dernier se consacrera à ses fonctions de président du conseil d’administration du groupe, annonce le journal sur son site internet.
Le nouveau DG n’est pas journaliste. Il était directeur du service de publicité du journal et superviseur de son service commercial. Né en 1988, soit deux ans seulement avant la création d’El Khabar, il devient le plus jeune directeur à diriger le journal.
