La presse algérienne vit une période très difficile. Deux mois après la disparition de Liberté, un autre grand titre de la presse nationale, le quotidien francophone El Watan, risque de mettre lui aussi la clé sous le paillasson.
Traversant une crise financière aiguë, l’entreprise n’a pas pu verser les salaires depuis quatre mois. Pour protester contre cette situation, les employés, au nombre de 150, ont décidé d’observer une grève de deux jours à partir de ce mercredi 13 juillet, annonce le journal dans son édition de ce mardi 12 juillet.
“Pour les 150 journalistes et employés, la situation sociale est devenue critique et a dépassé le seuil de tolérance, d’autant que les horizons sont bouchés pour espérer une issue à l’étranglement financier que subit la société“, reconnaît le conseil d’administration de la SPA El Watan.
La direction fait état du blocage des comptes de la société par l’administration fiscale et la banque CPA, soulignant que “les nombreux appels en direction des pouvoirs publics sont restés vains“.
Elle note aussi que le journal, “premier tirage national“, ne bénéficie pas de la publicité de l’ANEP, “le contrat avec celle-ci ayant été rompu unilatéralement“.
“La direction continuera de tenter d’user de tous les moyens pour pérenniser un journal qui a vécu tant de souffrances et a rapporté en toute objectivité et conscience l’actualité nationale et le vécu des Algériens tel qu’il l’a fait au cours de ces trente dernières années“, promet le conseil d’administration.
Créé en 1990, El Watan est l’un des premiers titres de la presse indépendante algérienne à voir le jour après l’ouverture démocratique post- octobre 1988.