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Printemps berbère : le pouvoir tente de s’approprier le « 20 avril »

Printemps berbère : le pouvoir tente de s’approprier le « 20 avril »

Ali Akram / NEWPRESS

Célébré depuis trente-cinq ans exclusivement par les animateurs du mouvement culturel berbère, les partis de la mouvance démocratique et la société civile, le « printemps berbère » est depuis une année au centre des intérêts du pouvoir.

Cette année encore, les autorités sont au rendez-vous dans une entreprise qui s’apparente à une tentative de réappropriation de cette date symbole. Quelques 19.600 jeunes de la wilaya de Tizi-Ouzou sont, en effet, mobilisés par la Direction locale de la jeunesse et des sports (DJS) pour célébrer le 37e anniversaire du printemps amazigh (20 avril 1980), ont indiqué ce mercredi les organisateurs.

Sur ces 19.600 jeunes répartis sur 56 établissements de jeunesse de la wilaya, 11.200 participeront à des opérations de volontariat pour le nettoyage de la grande plage de Tigzirt et de la plage le Caroubier d’Azeffoune, 5.600 prendront part à des tournois de football et 2.800 à des randonnées pédestres dans le Djurdjura, ont précisé ces sources citées par l’agence officielle.

Plusieurs organismes étatiques participent à l’organisation des festivités prévues du 16 au 22 avril dont le Haut-commissariat à l’Amazighité (HCA), l’université Mouloud Mammeri et la Radio locale.

Selon les mêmes sources, il y a également le « mouvement associatif », des maisons d’édition et les « comités de quartiers et de villages ». Des expositions, des projections de films, des tables rondes, des conférences-débat, des animations musicales, des défilés, des exhibitions sportives et des concours culturels, entre autres, sont au menu des festivités, auxquelles participeront les wilayas de Khenchela, Batna, Souk-Ahras, et Ghardaïa, au chef-lieu de wilaya mais également dans de nombreuses localités.

Par ailleurs, un recueillement sur la tombe du défunt journaliste Tahar Djaout est également prévu. Cette célébration intervient conjointement avec la réhabilitation officielle du défunt écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri dont on célèbre le centenaire de la naissance, cette année.

En plus d’avoir été décoré, à titre posthume, de la médaille de l’ordre de mérite national, Mouloud Mammeri, dont l’interdiction de la conférence sur la « poésie kabyle ancienne » a été à l’origine du déclenchement des événements de 1980, fera l’objet d’un colloque international à l’occasion du prochain Salon international du livre d’Alger. Le cours inaugural de la prochaine rentrée scolaire lui sera également consacré dans les trois paliers de l’enseignement.

Cet intérêt des autorités au « printemps berbère », longtemps nié, intervient dans un contexte d’officialisation de tamazight -disposition considérée comme suffisante pour ôter tout argument aux contestataires- mais également de l’émergence du MAK et du RPK, des mouvements qui attirent de plus en plus de sympathisants et qui ne manqueront pas d’organiser, à côté d’autres animateurs, des manifestations le 20 avril prochain.

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