Société

Prix du café en Algérie : les raisons de la hausse

Les consommateurs algériens ont été surpris de constater une hausse subite des prix du café ces derniers jours.

Dans les supérettes, le prix du paquet de 250 g de café qui était proposé à 240 et 250 dinars est désormais mis en vente à 280 dinars, voire plus dans certains magasins.

Dans les cafétérias, les clients ont dû remarquer la généralisation de pancartes annonçant la hausse du prix de la tasse qui est passé à 50 dinars pratiquement, au lieu de 30 à 40 dinars.

Quand les clients interrogent les tenants des cafés sur cette hausse, ils se heurtent à la réponse classique à chaque flambée des prix : « Ils ont augmenté, nous avons fait de même ». Les cafetiers mettent en cause les grossistes et les importateurs.

« Il y a eu une hausse sensible des prix du kilogramme de café. Il est tout à fait normal de répercuter cette hausse sur le prix de la tasse de café vu qu’on utilise une dizaine de kilogrammes chaque jour. On ne peut pas travailler à perte », se justifie un gérant d’un café à Alger.

Contacté par TSA, un opérateur dans la filière du café évoque une « hausse des prix au niveau mondial et pas seulement en Algérie ».

« Il faut savoir que les prix du café ont augmenté partout dans le monde. En Algérie, le prix du kilogramme est actuellement à partir de 1.200 dinars. Il est tout à fait normal de voir les prix augmenter », explique-t-il.

Néanmoins, il fait remarquer que le café vendu aux Algériens contient des additifs tels que le sucre sous entendant que l’argument de la hausse du prix chez les fournisseurs ne peut pas justifier à lui seul la flambée actuelle. Cet opérateur précise que sa marque propose un café qui ne contient pas d’additifs.

Ce que cache la flambée du prix du café en Algérie

De son côté, le président de l’Association de l’orientation et de protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi évoque « une folie des prix » sous prétexte d’un « marché libre ».

Le passage à une tasse de café à 50 dinars est qualifié de « disproportionné » par rapport à la hausse des prix du café, estime Mustapha Zebdi.

Le président de l’Apoce réitère sa proposition de plafonner les marges de bénéfice des produits de première nécessité dont fait partie le café.

« On le demande depuis des années. Il faut également évaluer le coût du produit pour pouvoir juger son prix. Les pouvoirs publics commencent à évaluer le coût des produits importés. On demande aussi que certains produits sur le marché national soient évalués aussi », a-t-il ajouté.

Pour Mustapha Zebdi, les conditions du marché libre ne sont pas instaurées en Algérie. Il cite l’exemple du Conseil de la concurrence qui « n’est pas opérationnel » depuis trois ans. « Quand on n’a pas de Conseil de concurrence depuis trois ans, comment parler du marché libre, de l’offre et de la demande », regrette le président de l’Apoce.

La hausse subite des prix des produits s’est banalisée sur le marché algérien. Les Algériens se sont habitués à trouver de nouveaux prix sans préavis ni explication.

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