Le ministre du Pétrole des Émirats arabes unis, Souhaïl al Mazroueï, a annoncé ce samedi s’attendre à ce que le cours moyen du pétrole oscille autour de 70 dollars le baril cette année, dans un contexte de réduction globale par l’Opep de la production de pétrole en 2019, rapportent plusieurs agences de presse.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres gros producteurs de pétrole tels que la Russie se sont entendus en décembre de réduire leur production globale de l’ordre de 1,2 million de barils par jour (800 000 barils pour l’Opep, 400 000 pour les pays non-Opep), afin de ramener le marché de l’or noir à l’équilibre dès ce mois de janvier.
Après avoir enregistré une très forte chute à l’automne 2018, les cours du baril de Brent ont fortement connu une embellie ces deux dernières semaines. Les cours sont repassés depuis le 9 janvier au-dessus de la barre des 60 dollars, représentant une hausse de 20 % depuis la fin du mois de décembre. Une hausse de dix jours consécutifs de la sorte n’avait pas été connue ainsi depuis 1988, il y a plus de trente ans, souligne l’agence Bloomberg.
Pour maintenir cette tendance haussière, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a annoncé des réductions plus importantes que prévu pour les mois de janvier et de février, indiquant viser un prix moyen du baril à 80 dollars en 2019. De son côté, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a indiqué ce vendredi que la Russie avait commencé à réduire davantage sa production de pétrole. Le niveau de réduction pourrait atteindre les 50 000 barils par jour d’ici la fin janvier, alors que le niveau actuel de réduction aurait déjà dépassé 30 000 barils par jour.
Cependant, des interrogations demeurent quant à l’évolution de la croissance économique mondiale à laquelle la demande pétrolière mondiale est étroitement liée. Celle-ci a été révisée par le FMI à 3,7 % en 2019, en baisse de 0,2 points. Cette baisse pourrait toutefois se détériorer en cas d’intensification de la guerre commerciale opposant les États-Unis à la Chine.
Les projections des experts donnent quant à eux un baril de Brent allant de 55 dollars à 75 dollars. Goldman Sachs s’attend notamment à ce que le Brent s’échange en moyenne à 62,50 dollars cette année. En parallèle, un certain nombre de spécialistes s’accordent à dire que les prix pourraient connaître une hausse bien plus forte. « Un retour des cours à hauteur des 80-85 voire même 100 dollars pour fin 2019-début 2020 est tout à fait envisageable », a observé Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM, cité par le magazine Challenges.