Mme Maya, la « fille cachée » de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, ne sévira plus. Son réseau constitué d’ex-hauts responsables de l’État qu’elle a tissé sous le règne du président déchu a été démantelé.
Ce jeudi, la Cour de Tipaza a rendu son verdict dans cette affaire qui a montré l’étendue de la corruption pendant les vingt ans de pouvoir de l’ancien chef de l’État. La principale accusée, Nechnache Zoulikha Chafika, dite Mme Maya, a été condamnée à 12 ans de prison ferme et à une amende de 12 millions DA avec saisie de tous ses biens.
La Cour a confirmé ainsi le verdict prononcé en première instance par le tribunal de Chéraga (Alger) le 14 octobre dernier.
L’ancien Directeur général de la sûreté nationale (DGSN) le général Abdelghani Hamel, ainsi que l’ancien ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, ont écopé chacun d’une peine de 10 ans de prison ferme. L’ancien ministre des Travaux publics et ex-wali d’Oran, Abdelghani Zaâlane, a lui été condamné à 8 ans de réclusion et une amende d’un million DA.
Huit ans de prison pour Zaâlane
Les deux filles de « Mme Maya », Imene et Farah ont été condamnées chacune à 5 ans de prison et une amende de 3 millions DA. Par ailleurs, Belaid Abdelghani et Benaicha Miloud ont été condamnés à 10 ans d’emprisonnement.
Le fils de Mohamed El Ghazi, Chafie, a écopé de 18 mois de prison et de 500 000 DA d’amende. En fuite, l’accusé Cherifi Mohamed a été condamné à une peine de 10 ans avec lancement d’un mandat d’arrêt international à son encontre.
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Les griefs retenus contre les accusés sont notamment « blanchiment d’argent », « trafic d’influence », « octroi d’indus avantages », « dilapidation de deniers publics », « incitation d’agents publics pour l’octroi d’indus avantages » et « transfert illicite de devises vers l’étranger ». Le parquet général avait requis des peines allant de 10 à 15 ans de prison ferme à l’encontre des principaux prévenus.
Relations avec Bouteflika
Lors du procès, Mme Maya a été interrogée sur ses relations avec l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Elle a répondu en affirmant que son défunt père entretenait une « relation étroite » avec Abdelaziz Bouteflika avant que ce dernier « ne devienne président ».
De leur côté, ses deux filles ont relevé une « étroite relation amicale » entre Bouteflika et leur grand-père depuis longtemps lorsqu’il était ministre.
Mme Maya a mis en cause Abdelaziz Bouteflika et son secrétaire particulier Mohamed Roukab, en affirmant qu’ils étaient derrière les facilitations dont elle avait bénéficié pour la réalisation de ses projets. M. Roukab était présent en tant que témoin au procès.
Admettant qu’elle avait un contact direct avec l’ex-chef de l’État, l’accusée a démenti s’être présentée en tant que fille de Bouteflika.