Deux jeunes Canadiens d’origine maghrébine placés en détention préventive depuis avril 2015 et jugés pour des activités liées au “terrorisme” ont été blanchis mardi à Montréal de ces chefs d’accusation.
Ils avaient plaidé non coupables au printemps aux chefs d’accusation d’avoir tenté de quitter le Canada “en vue de commettre un acte terroriste à l’étranger” et d’avoir “commis un crime au profit d’une organisation terroriste”.
El Mahdi Jamali, 20 ans, d’origine marocaine, a cependant été reconnu coupable d’avoir eu en sa possession des substances explosives sans motif légitime, tandis que sa conjointe Sabrine Djermane, 21 ans, d’origine algérienne, a été acquittée des trois chefs d’accusation.
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Ces deux jeunes ont été libérés mardi sous un strict contrôle judiciaire.
La procureure Lyne Décarie a indiqué que le ministère public allait examiner les attendus du jugement avant éventuellement de se pourvoir en appel.
La magistrate a cité quelques unes des conditions du contrôle judiciaire imposées aux deux jeunes québécois, comme leur interdiction d’aller dans une mosquée qu’ils fréquentaient avant leur arrestation, d’avoir des contacts avec des individus en Syrie ou encore de se connecter sur les réseaux sociaux.
Au moment de leur arrestation, ils vivaient ensemble et étudiaient tous deux dans un lycée de Montréal, le Collège de Maisonneuve.
Ils avaient été arrêtés trois mois après le départ de cinq garçons et deux jeunes filles — dont la plupart fréquentaient le même lycée –, pour la Turquie d’où, selon leurs familles, ils avaient gagné la Syrie.
Dix autres jeunes avaient aussi été interceptés à l’aéroport par la police fédérale quelques semaines après l’arrestation de El Mahdi Jamali et Sabrine Djermane.
Ces derniers n’ont pas témoigné pendant les trois mois de leur procès devant jury, tandis que l’accusation a fait entendre une trentaine de témoins.
La procureure Lyne Décarie a rappelé à l’audience que le jeune couple devait s’envoler vers la Grèce deux semaines après son arrestation en vue de rejoindre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.
Selon l’acte d’accusation, des matériels et un mode d’emploi pour fabriquer une bombe avec une cocotte-minute avait été retrouvés dans leur logement ainsi qu’au domicile des parents de Sabrine Djermane.
L’avocat de la défense a réfuté cette thèse dans sa plaidoirie, arguant que rien dans le dossier à charge ne prouvait qu’ils avaient prêté allégeance à l’EI ou qu’ils aient eu l’intention de rejoindre l’organisation jihadiste en Syrie.