Le procès de Louisa Hanoune, Said Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag s’est ouvert ce lundi devant le Tribunal militaire de Blida, sous haute surveillance.
La première audience du procès des quatre a commencé à 9h00 du matin pour durer 11 heures. Elle a été marquée par la présence de trois prévenus alors que « le général Tartag a refusé de comparaître », raconte à TSA Me Boudjemâa Ghechir, avocat de Louisa Hanoune. « Le juge a dit à Tartag qu’il ne sera pas jugé par contumace », précise Me Farouk Ksentini du collectif de la défense.
Outre le choix de Tratag de rester dans sa cellule, la première séance du procès a été marquée par deux autres refus. Le premier a été prononcé par le juge militaire qui a rejeté trois demandes du collectif de la défense.
« Le début du procès a été marqué par la demande des avocats de reporter le procès en raison de l’état de santé de certains accusés, en plus de la demande liée à la non compétence du tribunal militaire pour statuer sur l’affaire, et l’autre sur le fait que Louisa Hanoune ne peut pas être poursuivie parce que pendant les faits, elle était bénéficiaire de l’immunité parlementaire en tant que députée à l’APN », ajoute Me Ghechir.
« La discussion sur ces demandes a été longue entre le juge militaire et la défense, et s’est poursuivie jusqu’à midi. L’audience a été ensuite levée pour reprendre à 13h30. Au retour, le juge a refusé de reporter le procès et a désigné des médecins spécialistes qui ont examiné les trois prévenus présents dans la salle, et ils ont conclu que leur état de santé permettait de poursuivre le procès », précise-t-il.
Après la lecture de l’arrêté de renvoi qui reprend les faits pour lesquels sont poursuivis les quatre prévenus, Saïd Bouteflika a décidé de quitter la salle et de ne pas répondre aux questions des avocats. « Saïd Bouteflika a refusé de répondre aux questions et a demandé de quitter la salle, le juge l’a autorisé », précise Me Farouk Ksentini, du collectif de la défense.
« Saïd Bouteflika a refusé de répondre aux questions en raison de son objection à plusieurs faits mentionnés dans l’arrêt de renvoi, liés principalement à l’accusation de porter atteinte au chef d’une formation militaire et tentative de renverser le régime illégalement, en plus des éléments mentionnés dans l’arrêt de renvoi qui ne lui avaient pas été communiqués auparavant », détaille Me Ghechir.
Après le refus de Saïd Bouteflika de répondre aux questions, le juge a entendu l’ancien président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz.
Selon Me Ghechir, le procès se poursuivra demain mardi et je juge devrait entendre les témoins liés à l’affaire Tartag, ensuite, il entendra le général Toufik et après Louisa Hanoune. Parmi les témoins convoqués figurent Haba El Okbi, ex-SG de la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et des fonctionnaires de la Présidence.
« Liamine Zeroual n’a pas été convoqué comme témoin », affirme Me Ghechir, alors que l’ancien président de la République, avait révélé le 2 mai, que Saïd Bouteflika, lui a proposé, via le général Toufik, de conduire la période de transition. Le même jour, le président Bouteflika avait présenté sa démission, après une nouvelle mise en garde du chef d’état-major de l’armée le général Ahmed Gaïd Salah.