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Procès Youcef Atal : « Il y a des photos de vous avec une écharpe de la Palestine »

Poursuivi pour « provocation à la haine », l’international algérien de l’OGC Nice Youcef Atal a été jugé ce lundi 18 décembre devant le tribunal correctionnel de Nice.

Youcef Atal est par ailleurs suspendu sept matchs par la Ligue de football professionnel (LFP) et jusqu’à nouvel ordre par son club pour avoir partagé le 13 octobre dernier sur son compte Instagram la vidéo du prédicateur palestinien Mahmoud Al Hasnat priant Dieu d’envoyer « un jour noir sur les juifs ».

Au cours du procès, le footballeur algérien de 27 ans s’est retrouvé face à quatre puissantes organisations juives qui se sont constituées partie civile : L’Organisation juive européenne, l’Organisation juive de France, la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) et le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France).

Dans son réquisitoire, la procureure a requis 10 mois de prison avec sursis, 45 000 euros d’amende et la publication du jugement sur le même réseau social pendant un mois. Le verdict sera rendu le 3 janvier 2024. Le jugement a été mis en délibéré. Le verdict sera rendu le 3 janvier prochain à 13 h 30.

Procès Youcef Atal : verdict le 3 janvier prochain

L’avocat de la défense a soulevé la question de la compétence de la loi française à juger cette affaire puisque Youcef Attal est Algérien et il a posté son message incriminé à partir de l’étranger, des Émirats où il était en stage avec l’équipe nationale d’Algérie. Un argument rejeté par le tribunal qui a rappelé que le lieu de résidence du joueur est la ville de Nice et qu’il s’adresse à un public français.

La défense a réclamé la relaxe, rappelant que le joueur a retiré la vidéo et présenté un message d’excuses. Elle a souligné que même Jean-Marie Le Pen, qui ne partageait pas des propos de haine mais les tenait lui-même, n’a jamais écopé de l’amende maximale.

Pour sa défense, Youcef Atal a expliqué qu’il voulait partager « un message de paix » pour que les gens « ne souffrent pas », avouant qu’il n’a pas regardé tout le contenu de la vidéo avant de la partager.

« J’ai partagé la vidéo parce que j’ai pensé que c’était un message de paix et que les gens sont en train de souffrir pendant cette guerre. Malheureusement, je regrette de ne pas l’avoir vue jusqu’à la fin », a-t-il dit, selon un compte-rendu du procès de RMC.

Il a ajouté que, aujourd’hui, il ne partageait pas la vidéo. Il a aussi expliqué que l’arabe qu’il parle et comprend bien c’est l’arabe algérien, et la vidéo en question était en arabe littéraire. Il a aussi rappelé qu’il lui est arrivé de jouer avec son club contre une équipe israélienne à Tel-Aviv, en Israël, pour signifier qu’il est « contre la haine ».

Même le président du tribunal a reconnu que les enquêteurs n’ont pas trouvé sur son compte des messages en faveur du Hamas mais « seulement des messages de soutien au peuple palestinien ».

Les quatre organisations qui se sont constituées partie civile ont semblé tout au long du procès chercher à enfoncer le joueur, allant jusqu’à lui reprocher de porter le keffieh palestinien.

« Je vous reproche aujourd’hui de ne pas avoir le courage parce qu’on ne peut pas avoir de débat. Dans notre dossier, il y a des photos de vous avec une écharpe de la Palestine », lui a dit l’avocat de la Licra.

Youcef Attal a répondu qu’il a fait la photo avec une écharpe parce qu’en Algérie tous ses coéquipiers « soutiennent la Palestine ».

L’avocat de l’organisation juive a dit qu’il aurait aimé que le joueur ait adopté « une position moins lâche » et qu’il plaide coupable « au lieu d’insulter notre intelligence ». L’avocat de l’OJE est lui, allé loin en évoquant « une bande organisée », la « nuit de cristal » et les « génocides », indiquant que tout est lié et « fait partie de la même nébuleuse ».

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