Annoncé par le président de la République en février dernier, le projet de production du vaccin russe anti-covid Spoutnik V en Algérie devrait voir le jour en septembre prochain.
C’est le délai qui a été avancé le 7 avril dernier par le ministre de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed. Depuis cette annonce, aucun état de l’avancement du projet n’a été fourni par les autorités, et les interrogations ont commencé à planer sur le respect du délai fixé par le ministre.
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Ce mardi, Lotfi Benbahmed a mis fin aux spéculations. « Nous sommes en contacts très avancés pour la production du vaccin (anti-Covid). Des réunions ont lieu, plusieurs fois par semaine, entre Saïdal, le ministère de l’Industrie pharmaceutique, l’IPA (Institut Pasteur d’Algérie) et des chercheurs locaux, et on peut annoncer que nous allons produire effectivement et le vaccin russe et le vaccin chinois », a assuré Benbahmed, sur les ondes de la Radio publique algérienne francophone.
« Nous serons dans les délais. Les précontrats ont déjà été signés, les problèmes techniques ont été résolus, le site de Constantine est prêt », a-t-il poursuivi.
Les deux vaccins, Spoutnik V et Sinovac, seront « produits sur le site de Constantine », a-t-il précisé encore.
« Il s’agit de deux technologies différentes mais dans un premier temps, nous commencerons par la répartition aseptique, c’est-à-dire que nous aurons la matière première qui sera traitée et mise en flacon sur le site de Constantine », a détaillé Benbahmed.
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« Nos partenaires que sont Gamaleya et le fond d’investissement direct russe ainsi que la société Sinovac (Chine), vont nous permettre de pouvoir produire ces vaccins dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté.
Mieux, pour le vaccin russe, Lotfi Benbahmed a affirmé que l’Algérie produira de la matière première. « Cela prendra un peu plus de temps, il s’agit d’un transfert d’une technologie qui a mis du temps à être maîtrisée dans les pays de fabrication », a-t-il dit.
2,5 millions de doses par mois du vaccin Sinovac
Selon lui, le partenariat avec les Russes ne s’arrête pas à la fabrication du vaccin contre la Covid. « Avec les Russes, il ne s’agit pas seulement de produire le vaccin avec Saïdal, il s’agit aussi de produire des médicaments d’oncologie et tous les produits issus de la biotechnologie. Pour l’oncologie, ce sont des produits pour lesquels nous dépensons près de 600 millions d’euros par an, et il y trois ou quatre produits qui dépassent 150 millions d’euros qui sont importés par la PCH et qui devraient être fabriqués localement grâce à ce transfert de technologie », a détaillé Lotfi Benbahmed.
Avec la société chinoise Sinovac, un contrat a été signé avec l’Institut Pasteur d’Algérie, pour la « livraison de 15 millions de doses d’ici à la fin de l’année », a annoncé en outre le ministre.
« En complément, nous aurons une capacité de production, dans un premier temps, d’un peu plus de 2,5 millions de doses par mois qui seront produites à Constantine (…) Nous pourrons élargir cette production si nécessaire », a précisé encore le ministre de l’Industrie pharmaceutique.
Face à la recrudescence inquiétante de la Covid-19, l’Algérie a pris « toutes les précautions » pour répondre aux besoins en produits vitaux, a affirmé le ministre.
« Il reste la problématique de l’oxygène. Des efforts considérables ont été faits puisque la production de l’oxygène en Algérie est passée de 120 000 litres à 450.000 litres », a expliqué Benbahmed qui rappelle qu’au courant de la semaine passée, une perturbation a eu lieu après qu’un des producteurs a dû procéder à une révision technique de ses installations.
« Cette semaine, nous sommes au maximum de notre production (450.000 litres), nous sommes passés hier à 500.000 litres », a indiqué Benbahmed.
Et pour pallier aux insuffisances en termes de capacités de stockage et d’acheminement de l’oxygène vers les différentes structures hospitalières, les producteurs ont convenu de mutualiser leurs moyens.