Ankara a accusé mardi Emmanuel Macron d’être « loin de comprendre » la Turquie, après que le président français a reproché à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan un “projet panislamique” et appelé à renoncer à une adhésion de ce pays à l’UE.
« Les déclarations de Macron à propos de notre pays (…) montrent une nouvelle fois qu’il est loin de comprendre les réalités de la Turquie », a déclaré dans un communiqué Hami Aksoy, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. « Dire que nous sommes ‘’antieuropéens’’ ne recouvre pas la réalité », a-t-il poursuivi.
S’exprimant au cours de la conférence des ambassadeurs lundi à Paris, M. Macron a appelé à « sortir de l’hypocrisie » à propos de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, proposant plutôt, comme il l’avait déjà fait par le passé, un « partenariat stratégique ».
« Le projet chaque jour réaffirmé du président turc (…) est un projet panislamique régulièrement présenté comme antieuropéen, dont les mesures régulières vont plutôt à l’encontre de nos principes », a-t-il déclaré. La candidature de la Turquie à l’UE, qui a donné lieu à l’ouverture de négociations en 2005, est au point mort depuis plusieurs années.
Les relations entre l’UE et ce pays se sont notamment très fortement tendues depuis la tentative manquée de putsch de juillet 2016 et les purges massives, très critiquées par les Européens, qui ont suivi. Mais Ankara a répété à plusieurs reprises que l’adhésion à l’UE restait un « objectif stratégique » de la Turquie.
« La Turquie est déterminée à avancer sur la voie d’une adhésion complète », insistait à cet égard mardi M. Aksoy. Ankara, dont les relations avec Washington traversent actuellement une crise grave, a semblé ces dernières semaines faire des gestes en direction de l’Europe.
Le ministre turc du Trésor et des Finances, Berat Albayrak, a ainsi été reçu lundi par son homologue français Bruno Le Maire à Paris. Tous deux ont affirmé leur volonté de renforcer les liens économiques et commerciaux entre leurs pays.