Le système doit-il dégager ? Un consensus et une convergence totale de tous les acteurs ne laissent aucune place à un tel questionnement ? Oui, le système doit dégager et vite.
Il est admis par tous que les acteurs qui ont conduit à l’échec (système) ne peuvent être ceux du changement.. jamais !
Maintenant, la vraie question que nous devrons tous se poser est la suivante: Les mentalités qui vont accompagner ce changement sont-elles disposées à changer et à évoluer vers un nouveau mode de gouvernance? Pour le moment, elles sont dans l’incapacité de se défaire de leurs modes de réflexion archaïques..
Je ne sais pas pourquoi ce choix de passer par les « urnes », se soumettre à la base plutôt que la « désignation » ne draine pas du monde? Ni les partis politiques, ni les personnalités, et encore moins la presse ne relaie l’idée d’un projet participatif, pourquoi? Je me pose cette question..
Eux aussi doivent se remettre en question et leurs légitimités avec.. Ils sont dans le déni du temps présent et dans l’incapacité total à représenter ce changement tant attendu.
Pourtant, libérer les initiatives au niveau local (village, quartier, ville, commune et wilaya), se rassembler autour d’un projet participatif, émettre des propositions et procéder par « élection » est la seule feuille de route possible.
Sans leader autoproclamé, ni personnalité désignée, notre union doit rester sacrée pour mener à bien notre transition.. Toutes les autres tentatives de diversion pour une sortie de crise ne représentent réellement que des tractations pour sauver un système déjà en faillite.
C’est pourquoi, nous lançons un appel à tous les citoyen(ne)s algérien(ne)s pour leurs rappeler qu’il est important, à ce moment crucial de notre histoire, de travailler à protéger les acquis de cette volonté populaire de toute forme de récupération.
C’est dans ce sens que nous publions une contribution visant la mise en place d’une « Conférence Nationale pour l’Instauration de la 2ème République », émanant du Peuple.
Lancée par une frange de la jeunesse algérienne, elle se veut un espace d’échanges et de réflexions pour mener à bien cette transition pacifique et de la protéger de toute déviation.
Dans le but de construire un projet porté par toutes les forces vives de la nation, intègres et réellement compétentes, d’Algérie et de la diaspora, et qui ne s’arrête pas aux échéances électorales mais visionnaire de l’avenir et engagé sur les valeurs du Peuple Algérien.
Notre projet participatif est ouvert à toutes les personnes intègres, compétentes et indemnes de tout soupçon de connivence avec le « système ».
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Texte intégral de la contribution publiée à la veille de la grande marche du 08 mars :
« Projet Participatif pour une Transition Pacifique »
Conférence Nationale pour l’Instauration de la 2ème République
Soucieux de l’avenir de notre pays, et par crainte de le voir à nouveau plonger par ses « amateurs/décideurs » dans un cercle de violences politiques et sociales,
Pour l’amorce d’une dynamique nouvelle et alternative,
Pour asseoir une économie basée sur le savoir, la connaissance et les ressources humaines extraordinaires de notre pays,
Pour que ce soulèvement pacifique soit protégé de toute forme de récupération,
Nous voulons construire un projet qui ne s’arrête pas aux échéances électorales mais visionnaire de l’avenir et engagé sur les valeurs du Peuple Algérien,
C’est dans cette optique que nous proposons une Conférence Nationale pour l’Instauration de la 2ème République, émanant du Peuple.
Rassemblant toutes les forces vives de la nation, intègres et réellement compétentes, d’Algérie et de la diaspora, elles devraient créer une dynamique politique et citoyenne capable de déboucher vers une solution politique globale à la crise multidimensionnelle dans laquelle est plongée notre pays par les décideurs.
Pour cela, nous proposons de :
I. Libérer les initiatives au niveau local :
L’implication de la base (Peuple) pour se réapproprier le champ politique, à travers la multiplication des réunions des :
– Comités de quartiers, de communes et de wilayas,
– Cercles de réflexion entre universitaires, associations, diaspora, organes de presse, syndicats et patronat..
Puis, soumettre à la « Conférence Nationale », des propositions venant des réunions de la base (comités de quartiers, de communes et de wilayas, cercles de réflexion entre universitaires, associations, diaspora, organes de presse, syndicats et patronat..).
L’élection des personnes qui auront la responsabilité de conduire la transition sera un gage de légitimité auprès du Peuple :
II. Élire des représentants de la base :
Les représentants de la base doivent alors se réunir pour élire un nombre précis (à définir) pour siéger à la « Conférence Nationale ». Les Conférenciers seront chargés de :
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L’élaboration d’un contrat politique sous forme d’un engagement public et sans ambiguïté des différents acteurs pour :
– Le respect des libertés individuelles et collectives,
– Le respect et la défense des droits de l’Homme,
– Le rejet de la violence comme moyen d’expression politique,
– La sauvegarde des fondements de notre identité collective, de notre algérianité, « Islam, amazighité et arabité ».
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La mise en place d’institutions chargées de gérer une période de transition :
La mise en place d’une Convention Nationale de Suivi et de Contrôle de la Transition (CNSCT). La composition sera définie par les participants au dialogue et sera chargée de :
– Agréer les personnalités intègres, compétentes et indemnes de tout soupçon de connivence avec le « système », devant siéger au gouvernement provisoire,
– Élaborer l’ensemble du dispositif électoral : révision de la loi électorale et le dispositif de surveillance nationale et internationale d’un processus électoral crédible,
– Fixer le calendrier électoral dans sa globalité avec l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante, comme première étape.
Le gouvernement provisoire sera chargé de mettre en œuvre les recommandations de la CNSCT et les affaires courantes en attendant la poursuite du processus.
Le future Constituante est une condition pour restituer au peuple Algérien son droit à l’autodétermination, la rédaction d’une nouvelle Constitution porteuse d’un projet de société, et mettre en place l’Etat de Droit qui donnera naissance à la 2ème République.
L’institution militaire doit rester neutre, loin du champ politique et vouer à ses missions constitutionnelles.
Cette Conférence Nationale s’inscrit dans la continuité de la volonté Populaire et se veut un rempart contre toute forme de récupération. Elle doit être un événement politique majeur et décisif pour l’avenir de notre pays.
L’Histoire se souviendra.. Le Peuple vaincra.. L’Algérie triomphera.
Pour agir et contribuer au débat, c’est ici: http://chng.it/5vDKKMvZqp
* Signataires (07 mars 2019) :
Djamal LIMANE (Chargé d’enseignement – Université Côte d’Azur)
Nacer BOUDIAF (Militant politique, fils du défunt Président assassiné M. BOUDIAF)
Boualem BOUNAB (Médecin)
Farouk MOUKAH (Chef d’entreprise)