Les graves propos tenus par le prédicateur marocain Ahmed Raïssouni sur Tindouf, le Sahara occidental et la Mauritanie continuent de susciter des réactions en Algérie.
Après le président du MSP, le SG du FLN, de la LADH et le président du Haut conseil islamique (HCI), c’est au tour de Soufiane Djilali de prendre la parole pour exprimer son « étonnement » et ses « regrets » suite aux propos « graves » et « délirants » du président de l’Union mondiale des oulémas musulmans qui est censé, selon lui, « représenter l’élite religieuse des pays musulmans ».
« En plus de considérer le Sahara Occidental comme marocain sans discussions, il dénie aux Mauritaniens la légitimité de leur souveraineté qui aurait due être d’emblée marocaine mais propose, toute honte bue, de mobiliser 35 millions de marocains pour faire le Jihad en occupant Tindouf », déplore Soufiane Djilali.
Le président de Jil Jadid ajoute que la « fidélité déclarée » d’Ahmed Raïssouni à Allal El Fassi démontre bien que son « ambition est de « récupérer » selon lui le « Maroc de l’Est » jusqu’à Béchar et Adrar ».
Soufiane Djilali estime qu’« au-delà du délire » d’un tel discours qui appelle à une « condamnation sans réserve », la question se pose sur le « sérieux » et le « niveau » de l’Union mondiale des oulémas musulmans et « surtout son instrumentalisation par des agendas internationaux. »
Le président Jil Jadid rappelle que cette « association » a déjà été « instrumentalisée dans les conflits civils meurtriers dans divers pays musulmans pour aggraver les divisions. »
Soufiane Djilali pose aussi la question et le sens de la « présence » et la « participation » de membres algériens dans l’Union mondiale des oulémas musulmans, dont fait partie l’association des oulémas musulmans algériens.
« Leur engagement n’a, en effet, de sens que s’il constitue dès lors, un contrepoids efficace aux probables manipulations exogènes », ajoute Soufiane Djilali.
Dans un entretien à Awras TV, Ahmed Raïssouni a dit que le peuple marocain était prêt, si le roi le lui demande, de « marcher » sur Laâyoune dans les territoires sahraouis occupés et Tindouf pour acter la colonisation marocaine du Sahara occidental.