Politique

Propos d’un procureur sur Abane Ramdane : les avocats persistent et signent

Réagissant au communiqué du parquet général de Blida infirmant que le procureur adjoint du tribunal de Larbaâ ait tenu des propos outrageants sur le chahid Abane Ramdane, les avocats présents à l’audience apportent leur témoignage et confirment que le magistrat a bien tenus les propos rapportés sur les réseaux sociaux.

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi 26 février, Balaâla Toufik, Fellah Ali, Imedjdoubene Nabila, Guetache Faïza, Mouhoubi Amar et Abderrahmane Salah, membre du collectif de défense du manifestant Harag Hocine jugé et relaxé le 20 février, assurent que durant l’audience, le procureur adjoint a tenu les propos suivants :

« L’auteur du principe de la primauté du politique sur le militaire fut le premier à le renier et à se retourner contre la révolution, en fuyant à l’étranger et ce qui est caché est plus grave ».

Tout en dénonçant « ce comportement qui constitue une atteinte à un symbole de la révolution », les membres du collectif de défense se disent « disposés à apporter leur témoignage ou à fournir des explications si des parties officielles venaient à les demander ».

Dans un communiqué rendu public lundi, le parquet général de Blida a nié les propos prêtés au procureur adjoint de manière catégorique : « Le Parquet général de la Cour de Blida informe l’opinion publique qu’il tient à démentir toutes les informations relayées par certains médias privés, certains sites et réseaux sociaux concernant le procès du nommé H.H qui s’est déroulé au Tribunal de Larbaa le 20 février en cours. Après investigation sur le déroulement de ce procès, il s’est avéré que le représentant du ministère public, lors de l’audience en question, n’a tenu aucun propos susceptible de porter atteinte aux symboles de la révolution de libération ni à l’encontre du Chahid Abane Ramdane ».

De son côté, l’organisation nationale des moudjahidine (ONM) a réagi pour la deuxième fois en un mois pour défendre la mémoire de l’architecte du congrès de la Soummam, estimant que « le manque de fermeté » dans l’application de la loi et l’absence de « mesures dissuasives » « encouragent ces dépassements » et l’expression de telles positions « hostiles aux symboles de la nation et aux événements de la révolution ». L’ONM a rappelé que, « il y a quelques semaines, le directeur de la culture de la wilaya de M’sila a osé mettre en doute le patriotisme d’un symbole de la révolution allant jusqu’à le qualifier de traitre ».

Les propos du directeur de la culture de M’sila avaient donné lieu à une réaction ferme des autorités. Le 12 janvier, il a été relevé de ses fonctions et, le 14, il a été arrêté et placé en détention provisoire.

Quelques jours après cette affaire, le président de la République a instruit, le 13 janvier, le Premier ministre d’élaborer un projet de loi criminalisant toutes formes de racisme, de régionalisme et du discours de la haine dans le pays. Le projet de loi a été adopté dimanche 23 février en conseil des ministres.

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