Le ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune a violemment attaqué hier mardi les « partisans de l’ingérence », en les qualifiant de « traîtres », de « pervers » et d’« homosexuels ». Ses propos surréalistes, qui ont été perçus comme des attaques contre le hirak et les opposants à la présidentielle du 12 décembre, ont suscité de nombreuses réactions d’indignation.
Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, s’est dit scandalisé par le « dérapage inqualifiable de Dahmoune ». « Je suis scandalisé par ce dérapage inqualifiable du ministre de l’Intérieur qui verse dans l’insulte et la vulgarité, provoque la population et alimente par sa bêtise la radicalisation des positions au moment où le pays a le plus besoin d’un discours d’apaisement et de raison », a écrit Rahabi sur Twitter.
Je suis scandalisé par ce dérapage inqualifiable du ministre de l’intérieur qui verse dans l'insulte et la vulgarité , provoque la population et alimente par sa bêtise la radicalisation des positions au moment où le pays a le plus besoin d'un discours d’apaisement et de raison
— Abdelaziz Rahabi (@AbdelazizRahabi) December 3, 2019
Pour le président du RCD Mohcine Belabbas, quand un ministre « descend aussi bas » dans un discours prononcé au nom de l’Etat, « c’est que la fin du système est proche ». « Y a-t-il un crime trop important pour qu’un responsable de ce niveau qualifie son peuple par des propos injurieux et obscènes et conteste la dignité et le caractère sacré des hommes libres ? », s’est interrogé Belabbas dans un message publié sur son compte Facebook, hier soir.
Le sociologue Nacer Djabi a qualifié les propos de Dhamoune de « dangereux ». « Cette violence verbale est inacceptable quelles que soient les justifications », a-t-il réagi sur le même réseau social.
Sur les réseaux sociaux, les déclarations de Dahmoune ont provoqué un tollé et le ministre a maintenu ses propos précisant qu’il « ne visait pas le hirak et les adversaires de l’élection présidentielle », mais qu’il s’adressait aux « partisans de l’ingérence étrangère », et notamment ceux qui sont à l’origine de la résolution du Parlement européen sur l’Algérie.