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Protestations sociales : l’étrange silence du gouvernement

Protestations sociales : l’étrange silence du gouvernement

On ne peut pas dire que les choses commencent bien pour le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane qui fait face à une vague de protestations sociales.

Deux semaines après la nomination du nouveau premier ministre et une semaine après la composition de son équipe, le pays fait face à une vague de mouvements de protestation portant des revendications sociales, l’emploi et l’amélioration des conditions de vie dans le sud, et l’eau potable dans certaines villes du nord.

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Même la capitale n’est pas épargnée. Le phénomène de fermeture de routes y est devenu fréquent, touchant parfois des axes névralgiques. Ce jeudi 15 juillet, le trafic routier vers l’aéroport international d’Alger est perturbé pour la quatrième fois.

Cette fois, c’est carrément la rocade autoroutière Sud qui a été fermée à la circulation au niveau de Dar el Beida par les habitants d’au moins trois cités (les cités Conor, Bouchkir, et la cité des Travailleurs) qui se plaignant d’une pénurie aigüe d’eau potable. Les protestataires ont mis fin à leur action et l’autoroute a été rouverte à la circulation après quelques heures de fermeture.

Pour le même motif, les habitants de la cité de la « Réconciliation », à Bab Ezzouar, ont fermé un autre axe menant vers l’aéroport à trois reprises la semaine dernière.

Un autre axe important a été bloqué ce jeudi à Alger. Il s’agit de la route reliant Chéraga à Aïn Benian, bloquée par des habitants des cités environnantes, toujours pour réclamer de l’eau.

Le non-respect du planning de rationnement tracé pour la capitale semble être à l’origine d’une grande partie des mouvements de protestations enregistrés ces derniers jours.

La protestation prend de l’ampleur

Une autre action spectaculaire a eu lieu ce jeudi au cœur de la capitale avec le blocage de la RN 41 au niveau de Chevalley, l’un des carrefours les plus importants d’Alger, desservant toute la côte ouest et plusieurs grands quartiers de la ville comme El Biar, Bab El Oued et Ben Aknoun.

 À l’est d’Alger, où les blocages de routes sont fréquents ces derniers jours, c’est l’axe Rouiba-Bordj El Kiffan qui a été fermé au niveau du lieudit Kahouet Chergui. Le motif est le même, la pénurie d’eau potable qui affecte l’Algérie cet été.

Le programme de distribution du précieux liquide dans la capitale, qui a été annoncé fin juin, n’est pas respecté pour des raisons que les autorités n’expliquent pas. Des cités entières sont privées d’eau pendant plusieurs jours, selon les témoignages des habitants.

En dehors d’Alger, il y a lieu de signaler la fermeture ce jeudi d’un très important axe routier en Kabylie. Il s’agit de l’autoroute Tizi-Ouzou-Azzazga, bloquée par des protestataires au niveau de Fréha. À Ain Oussera dans la wilaya de Djelfa, des habitants sont sortis sur la voie publique pour réclamer de l’eau et le ramassage des ordures qui s’amoncellent dans leurs cités.

À noter que ces actions, même si elles causent d’énormes désagréments aux usagers de la route, n’ont pas connu de débordements, mis à part dans certaines villes du sud où des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre sont signalés.

Les autorités privilégient, semble-t-il, la prudence pour ne pas envenimer la situation. Le gouvernement, qui garde jusque-là le silence, est appelé à s’exprimer sur ce qui se passe et tenter de désamorcer la crise qui prend de l’ampleur et se complique chaque jour davantage.

Dans le sud du pays, le mouvement des chômeurs de Ouargla a vite fait tache d’huile pour atteindre certaines localités des wilayas environnantes.

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