Larbi Ounoughi n’est plus le PDG de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep). Il a été remplacé ce dimanche par Adel Kansous, a annoncé le ministère de la Communication via l’agence officielle. Aucune explication n’a été donnée pour expliquer ce nouveau changement à la tête de la régie publicitaire étatique, qui a le monopole de la publicité publique.
M. Ounoughi avait été installé à la tête de l’Anep par le ministre de la Communication Ammar Belhimer le 6 avril dernier, en remplacement de Assia Baz, dont il a été mis fin aux fonctions de Directrice générale par intérim.
M. Ounoughi était conseiller de Belhimer au ministère de la Communication et avait dirigé notamment le quotidien arabophone Ennasr. Lors de son installation à la tête de la régie étatique, il s’était engagé à « relever le défi et à œuvrer avec célérité à l’accomplissement de la mission qui lui est confiée, à savoir l’assainissement du secteur des forces illégales » en coordination avec la famille du secteur.
Le 7 mai, Ounoughi avait révélé que l’Anep avait dépensé 40 milliards de dinars en frais de publicité au profit de la presse écrite-papier durant les quatre dernières années.
Il avait dénoncé la méthode de gestion de l’agence ces dernières années, affirmant que l’Anep était exploitée « comme moyen d’enrichissement illicite par des forces non médiatiques qui ont contribué à la publication de 40 journaux n’ayant aucun lien avec le domaine de l’information ».
Le 6 août, il avait déclaré dans un entretien à El Watan que l’Anep a eu à gérer un portefeuille de 15 000 milliards de centimes ces 20 dernières années, autrement dit sous le long règne de Abdelaziz Bouteflika, dont 4000 milliards distribués aux journaux depuis 2016.
« L’Anep a fait l’objet de monopole par des groupes d’influence au pouvoir qui ont fait main basse sur elle. Les services de l’Anep étaient tellement dans une anarchie indescriptible qu’il est difficile de savoir ce qui s’y est passé (…) Lorsqu’on a analysé la situation, on a constaté qu’elle pouvait être tout sauf une entreprise », avait-il dit, en affirmant avoir suspendu l’octroi de la publié au journal Edough News appartenant à l’un des fils de Ahmed Gaid Salah, le défunt chef d’état-major de l’ANP.