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« Punaises de lit » : nouvelle polémique sur l’immigration en France

« Punaises de lit » : nouvelle polémique sur l’immigration en France

Nouvelle polémique sur l’immigration en France. Cette fois, c’est la prolifération des punaises de lit qui est à l’origine.

Un célèbre journaliste et animateur télé est allé jusqu’à faire le lien entre la prolifération des punaises de lit dans les transports et les salles de cinéma et la hausse du nombre d’immigrés qui entrent en France.

Des propos qui ont déclenché une vague d’indignation et qui reflètent l’état d’esprit d’une partie de la société française.

C’est un cliché qui a décidément la peau dure. Les immigrés sont forcément insalubres et incivils pour ceux qui leur sont hostiles.

Depuis le fameux dérapage de Jacques Chirac en 1991 à propos du bruit et de l’odeur qui se dégagent selon lui des appartements des immigrés, la banalisation des attaques contre cette frange est allé crescendo.

Le lien est souvent fait, avec une légèreté déconcertante, entre les fléaux de la société (terrorisme, insécurité, chômage…) et l’immigration.

Pascal Praud, animateur sur CNews, une chaîne qui a grandement contribué à la libération de la parole xénophobe ces dernières années, a dérapé au cours d’un débat sur la prolifération des punaises de lit constatée depuis quelque temps en France.

Face à un spécialiste de la question, le journaliste a directement fait le lien entre le phénomène et la hausse du nombre d’immigrés qui entrent en France.

Estimant qu’il y a « beaucoup d’immigration en ce moment », Praud s’est ensuite interrogé si « ce sont des personnes qui n’ont pas les mêmes conditions d’hygiène » qu’en France qui apportent ces punaises sur le sol français.

L’animateur a tenté de se rattraper en indiquant qu’il voulait parler des touristes qui entrent en grand nombre en France, mais le mal était fait.

Ses propos ont déclenché une vague d’indignation et une avalanche de réactions, principalement chez les partis de gauche.

Aurélien Saintoul, député de la France insoumise, pour qui il s’agit d’un « racisme évident », a annoncé avoir saisi l’autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique (Arcom).

France : le racisme anti-immigrés en « roue libre »

« Si les punaises de lit se nourrissaient de bêtises, le domicile de Pascal Praud en serait infesté », a ironisé Mathilde Panot, député du même parti de gauche, qui a dénoncé « un raccourci raciste ».

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé de son côté que c’est le racisme qui est désormais « en roue libre et sans complexe ».

Des politiques, chroniqueurs et internautes n’ont pas manqué de rappeler les propos similaires que tenait, dans les années 1920, le poète Charles Maurras à l’égard des juifs qui apportaient, selon lui, poux, peste et typhus.

La ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a annoncé que sa commission juridique se penchera sur la qualification des propos de Pascal Praud.

En 1991, Jacques Chirac, alors maire de Paris, ciblait les immigrés avec des propos tout aussi dégradants.

Dans un discours prononcé à Orléans, Chirac avait fait état de l’exaspération des Français qui gagnent moins que leurs voisins immigrés, des familles « avec un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses », et dont ils doivent en plus subir « le bruit et l’odeur » qui se dégagent de leurs appartements.

Il avait soutenu que les populations immigrées d’avant posaient moins de problèmes car elles n’étaient pas constituées de « noirs et d’arabes ».

Jacques Chirac, qui avait perdu l’élection présidentielle trois ans plus tôt (1988), était déjà en campagne pour celle de 1995, qu’il remportera.

Pour gagner, il fallait marcher sur les plates-bandes du Front national de Jean-Marie le Pen. Et Chirac l’assumait presque.

Dans le même discours, il avait appelé à « sortir de la langue de bois habituelle à l’égard des immigrés », et fait savoir que Le Pen n’avait plus « le monopole de ces thèmes ».

Plus de trente ans après, sur les thèmes de l’immigration, de la sécurité et de l’identité, les rhétoriques et les programmes de la droite traditionnelle sont presque calqués sur ceux de l’extrême-droite.

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