BeIN Sports au Qatar a rejeté jeudi la décision d’un tribunal égyptien d’infliger une nouvelle amende de plusieurs millions d’euros au groupe audiovisuel sportif, la deuxième affaire d’antitrust de ce genre en Egypte cette année.
« BeIN rejette catégoriquement le jugement d’un tribunal égyptien local et poursuivra toutes les voies légales disponibles pour le contester », a déclaré à l’AFP un porte-parole du réseau qatari de chaînes de télévision sportives.
« Ce jugement est lié à des allégations infondées de l’Autorité égyptienne de la concurrence, qui n’ont aucun fondement factuel ou juridique », a-t-il ajouté.
Lundi dernier, un tribunal de commerce égyptien a condamné le président de BeIN Sports, Nasser Al-Khelaïfi, à une nouvelle amende de 18 millions d’euros pour « violation de la loi » sur la concurrence.
Le groupe de M. Al-Khelaïfi était accusé d’avoir imposé à des abonnés de remplacer l’opérateur satellite égyptien Nilesat par un opérateur qatari pour permettre la réception des chaînes.
Le verdict de lundi est la deuxième affaire de ce genre contre BeIN cette année en Egypte.
Le 30 janvier, le même tribunal avait condamné le groupe et son président à une amende similaire pour la même accusation, mais pour des faits différents.
Il était alors reproché à M. Al-Khelaïfi –par ailleurs président du club de football Paris Saint-Germain– et à ses chaînes de télévision la vente groupée de championnats, alors que chacun d’eux représente un produit distinct et n’est relié d’aucune façon aux autres, selon la justice égyptienne.
BeIN a déclaré qu’il s’opposerait à la dernière décision qui intervient dans un contexte politiquement chargé entre l’Egypte et le Qatar.
En juin dernier, l’Egypte, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, en accusant Doha de soutenir des groupes extrémistes, dont la confrérie des Frères musulmans, ennemi numéro un des autorités du Caire.
Le Qatar rejette ces allégations, affirmant que ses adversaires arabes cherchent à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».
Depuis l’année dernière, M. Al-Khelaïfi fait l’objet d’enquêtes en Europe sur les conditions d’attribution de droits médias pour certaines Coupes du monde de football à venir.