Le Qatar a annoncé mercredi la fusion des deux entreprises gazières étatiques en charge de la gestion du secteur du gaz naturel du pays, une mesure destinée à réduire les coûts et créer un géant énergétique mondial.
Qatargas et RasGas, qui gèrent l’industrie du gaz naturel liquéfié (GNL) de ce riche émirat du Golfe, ont fusionné sous le nom de Qatargas.
Le Qatar est le premier exportateur mondial de GNL.
Cette fusion survient alors que le pays traverse une crise inédite depuis la rupture en juin des relations diplomatiques décidée par ses voisins du Golfe, emmenés par l’Arabie saoudite, qui lui ont également imposé un blocus.
“Le 1er janvier, nous avons annoncé la naissance du nouveau Qatargas”, a déclaré le PDG de la compagnie nationale de pétrole Qatar Petroleum, Saad al-Kaabi, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, cette fusion devrait permettre d’économiser deux milliards de riyals qataris (545 millions de dollars) par an.
En décembre 2016, le Qatar avait dit vouloir créer un géant énergétique unique au niveau mondial, en termes de volume, services et crédibilité.
Les exportations gazières ont aidé ce petit pays du Golfe à devenir l’un des plus riches du monde.
Avant la fusion des deux entreprises étatiques, RasGas ne détenait aucun actif mais supervisait et gérait toutes les opérations GNL de l’émirat.
Qatargas est le plus gros producteur de GNL au monde, avec une production d’environ 77 millions de tonnes par an.
En 2017, le Qatar avait annoncé son intention d’augmenter sa production dans l’immense champ gazier off-shore North Field, qui a alimenté l’extraordinaire transformation de l’émirat ces dernières années et qu’il partage avec l’Iran, pour atteindre les 100 millions de tonnes d’ici à 2024.
Qatargas et RasGas avaient des joint-ventures avec des compagnies pétrolières telles que ExxonMobil, Total et Shell.
De hauts responsables de ces compagnies se trouvaient mercredi à la conférence de presse du PDG de Qatar Petroleum.
M. Kaabi a d’autre part confirmé que Qatar Petroleum souhaitait investir dans le marché énergétique irakien. Il a dit avoir eu des entretiens avec des ministres irakiens sur le sujet. “L’Irak est un pays très important dans la région”, a-t-il souligné.