L’opinion publique nationale a été scandalisée par l’accueil indigne qui a été réservé aux champions paralympiques algériens à leur retour du Japon où ils ont glané 11 médailles dont 4 en or lors les Jeux paralympiques de Tokyo (24 août-6 septembre).
Des images qui ont également « choqué » le ministre de la Jeunesse et des sports (MJS), Abderezak Sebgag. « Je me suis demandé si ces comportements existaient encore en 2021 », a commenté le ministre, dimanche 5 septembre, lors d’une conférence de presse au complexe olympique Mohamed Boudiaf.
Il a pointé un défaut d’anticipation chez les responsables. « Gérer c’est prévoir. On a affaire à des athlètes aux besoins spécifiques qui par voie de conséquence ont besoin de moyens spécifiques », a ajouté le ministre. Il a fait allusion à la mise à disposition d’un bus totalement inadapté pour les personnes aux besoins spécifiques.
Pour éviter que cet épisode ne se reproduise avec les autres membres encore sur place à Tokyo, le MJS a annoncé d’ores et déjà la mise à disposition des membres de la délégation de deux bus de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) aménagés et adaptés à la mobilité des personnes handicapées.
L’épisode malheureux ne pouvait bien évidemment pas rester impuni. Le premier ministre a annoncé ce dimanche le limogeage de deux hauts responsables du MJS.
La moisson des athlètes paralympiques algériens au JO est digne d’être saluée. Jusqu’au 4 septembre, le bilan des athlètes algériens est de 12 médailles (4 médailles en or, 4 en argent et 4 en bronze).
Interrogé sur son absence à l’accueil des premiers athlètes, le ministre a expliqué que compte tenu du fait que les athlètes arrivent par vagues, et que le protocole au MJS veut que le ministre reçoive l’ensemble de la délégation, il ne s’y est pas rendu en personne. Pour le représenter, le MJS a délégué un directeur central et deux sous-directeurs « qui étaient sur place et ont aidé (les athlètes) à effectuer les tests PCR et antigéniques et pour les formalités de douane, etc. ». Le ministre a en revanche annoncé sa présence à l’aéroport, mercredi 8 septembre, pour le retour des 49 membres de la délégation paralympiques algérienne.
Gestion des infrastructures sportives: « Nous manquons de technicité »
Le MJS est également revenu sur le constat dressé par le sélectionneur national, Djamel Belmadi, sur l’état « calamiteux » des pelouses des stades algériens dont celle du de Tchaker de Blida qui a abrité, jeudi 2 septembre, le premier match de l’EN aux éliminatoires du Mondial 2022 contre Djibouti (8-0).
Le ministre a reconnu d’emblée à Belmadi son franc-parler et « qui n’y va pas par quatre chemins », tout en partageant le constat du sélectionneur national.
« Il (Belmadi) est un technicien. Il est dans son droit d’émettre toutes les remarques », a déclaré le ministre qui a reconnu un « manque de technicité » en matière d’entretien des pelouses.
À cet effet, le MJS annonce le probable recours aux compétences d’entreprises publiques et privées en matière d’entretien et de prise en charge des infrastructures sportives.
« Nous avons de grandes infrastructures sportives qui peuvent abriter de grandes compétitions régionales. Nous avons un problème de management, un problème d’entretien et de maintenance. Nous ne pouvons pas gérer avec une mentalité d’administrateur une structure technique qui exige de la technicité », a reconnu le ministre des sports en écho au constat du sélectionneur Belmadi.
Selon M. Sabgag, la prise en charge des infrastructures sportives figure dans le plan d’action du gouvernement « que ce soit en termes de réalisation, d’entretien ou de gestion ».
Mercredi, la veille de l’entrée en lice des Verts en éliminatoires du Mondial 2022, Belmadi a dénoncé l’état calamiteux de la pelouse du stade Tchaker où l’EN dispute ses matches officiels. Il a regretté le fait que l’Algérie ne dispose pas de stades dignes de ce nom pour accueillir dans de bonnes conditions les rencontres des Verts.