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Quand la rumeur ferme les commerces en Algérie

Quand la rumeur ferme les commerces en Algérie

Des rumeurs faisant état d’opérations de contrôles draconiens ciblant les commerçants ont provoqué des fermetures massives de commerces dans certaines villes en Algérie.

À Oran, depuis quelques jours, des fermetures en cascades de commerces ont paralysé l’activité commerciale à travers plusieurs zones et des quartiers périphériques de la deuxième plus grande ville du pays.

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À l’origine de ces fermetures massives, des rumeurs faisant état d’une prétendue descente de contrôleurs des impôts et de la direction locale du commerce.

Plusieurs commerces restent ainsi fermés durant toute la journée. Beaucoup rouvrent après 17 heures, considérant que les contrôleurs ne travaillent pas en fin de journée.

«Oui, il y a des rumeurs sur la présence de contrôles. Les commerçants ont peur du fisc car la majorité travaillent sans factures», se confie un propriétaire d’un magasin d’alimentation générale à Oran.

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Cette situation de panique a fait réagir les autorités. Dans un communiqué diffusé, ce mardi 15 novembre, la wilaya d’Oran a démenti ces rumeurs en lançant un appel aux commerçants afin de reprendre leur activité normale.

«Suite à la circulation de fausses informations qui ont provoqué une panique sur les réseaux sociaux sur une prétendue présence de comités mixtes qui effectuent des patrouilles de contrôles des commerces sur tout le territoire de la wilaya, la wilaya d’Oran dément ces rumeurs malveillantes qui ont incité les commerçants à cesser d’exercer leurs activités», affirme le communiqué.

La wilaya d’Oran invite les commerçants à «reprendre l’exercice normal de leurs activités et les assure que les services de l’Etat veillent à assurer toutes les conditions appropriées pour l’exercice normal de leur activité commerciale».

Le commerce dominé par l’informel

La même situation est vécue depuis quelques jours dans la wilaya de Sétif, notamment dans le célèbre marché Doubaï de la ville d’El Eulma où des rumeurs similaires ont incité les commerçants à fermer leurs commerces de crainte de contrôles des agents des impôts.

«El Eulma est connue comme étant une plaque tournante commerciale. L’activité commerciale est paralysée. Cette situation n’arrange personne», se désole un commerçant dans une vidéo diffusée, il y a quatre jours, par la chaîne Ennahar TV.

«Nous avons des registres de commerce de détail, mais nous exerçons réellement l’activité de demi-gros. C’est pour cela que nous avons peur des sanctions», témoigne un commerçant.

«Comme il n’y a plus d’importations, les commerçants s’approvisionnent localement auprès de fournisseurs locaux qui ne délivrent aucune facture d’où cette crainte des contrôles», explique un autre commerçant sur ce même média.

«Ils doivent nous organiser progressivement, en commençant par le règlement de la question des registres de commerce puis en réglant le problème de la facturation», dit un autre commerçant.

Ces rumeurs posent le problème de la domination de l’informel dans le commerce en Algérie. Plusieurs commerçants travaillent sans factures.

Des grossistes louent parfois des registres de commerce pour acheter des marchandises et ne pas payer les impôts et taxes, en dissimulant le chiffre d’affaires réalisé avec les documents loués.

Pour lutter contre ce phénomène qui a pris une ampleur considérable, le ministère du Commerce a décidé de saisir toutes les marchandises stockées dans des entrepôts non déclarés à ces services.

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