Depuis l’arrivée, en juin 2018, d’un nouveau gouvernement populiste au pouvoir en Italie, les relations entre la France et l’Italie connaissent des périodes régulières de tensions. Principal sujet de frictions entre les deux pays européens voisins : l’immigration.
À plusieurs reprises, les échanges ont été vifs sur le sujet. Quelques jours après l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement italien, Rome a convoqué l’ambassadeur de France, une procédure rare entre pays amis. Le gouvernement italien entendait protestait contre les propos d’Emmanuel Macron. Le président français avait dénoncé le « cynisme » et « l’irresponsabilité » de l’Italie après son refus d’accueillir sur ses côtes le navire transportant 629 migrants secourus en mer.
Depuis, rien ne va plus entre les deux pays. Début janvier, à la surprise générale, le gouvernement italien a apporté un soutien public aux « gilets jaunes » français et condamné les violences contre les manifestants. « Gilets jaunes, ne faiblissez pas ! », a ainsi déclaré le ministre italien du Travail, un membre influent du gouvernement. Des propos qui ont été assumés malgré les protestations de Paris.
Cette semaine, le gouvernement italien est allé encore plus loin, en accusant la France d’être responsable du drame que vivent de nombreux pays africains.
Dimanche, le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, a accusé la France « d’appauvrir l’Afrique » et d’aggraver la crise migratoire. Il a souhaité dimanche que l’Union européenne prenne « des sanctions » contre les pays qui, à commencer par la France, sont selon lui à l’origine du drame des migrants en Méditerranée en les « faisant partir » d’Afrique.
« Si aujourd’hui il y a des gens qui partent c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains », a insisté M. Di Maio.
Hier, lundi, M. Di Maio, a persisté lundi dans ses propos. « Je ne crois pas qu’il y ait un incident diplomatique » a-t-il confié à la presse avant d’ajouter : « Je pense que cela tout est vrai. La France est un de ces pays qui, parce qu’il imprime la monnaie de 14 pays africains, empêche le développement et contribue au départ des réfugiés. Si l’Europe veut en ce moment avoir un peu de courage elle doit avoir la force d’affronter le thème de la décolonisation de l’Afrique ».
En réaction, Paris a convoqué l’ambassadrice d’Italie.