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Quand une entreprise franco-algérienne fait économiser des devises à l’Algérie

Quand une entreprise franco-algérienne fait économiser des devises à l’Algérie

L'équipe de l'entreprise Fibr’Access

Depuis quelques mois, les investissements étrangers en Algérie n’ont pas bonne presse. On leur reproche, pêle-mêle, de ne pas transférer suffisamment de technologie et de savoir-faire, d’être source de transferts massifs de devises, de ne pas créer d’emplois…

Dans ce contexte, certaines entreprises font figure d’exception. Créée en 2013, Fibr’Access est spécialisée dans le déploiement et la maintenance de réseaux en fibre optique. Fruit d’un partenariat algéro-français, l’entreprise s’est lancée dans ce créneau suite à l’arrivée des réseaux 3G puis 4G en Algérie.

Une entreprise qui embauche exclusivement des jeunes algériens

Implantée à Alger, Oran et Constantine, la PME dispose également de deux bureaux de liaisons à Chlef et Sétif. Elle emploie près de 60 salariés, essentiellement des ingénieurs. Avec une particularité : ils sont tous algériens et issus des universités algériennes à l’instar de Bab Ezzouar, Boumerdès, Oran ou encore l’ESI (Ecole nationale supérieure d’informatique anciennement appelée l’Institut national d’informatique, INI).

Ce lundi, l’entreprise a reçu la visite de Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger. « La règle 51/49 nécessite de trouver des partenaires algériens. J’ai toujours voulu donner une chance aux Algériens dans leur pays. J’ai donc proposé à des ingénieurs algériens de devenir mes associés pour livrer le meilleur service possible », explique Laurent Stéfanini, directeur de l’entreprise. « Je crois énormément à la jeunesse et à la compétence algérienne. C’est grâce à mes employés que j’ai réussi en Algérie », ajoute-t-il, en présence de l’ambassadeur de France.

Tout facturer en dinar

Cet ancien cadre dirigeant d’Alcatel-Lucent, qui réside en Algérie depuis 2005, envisage de mener son investissement le plus loin possible. Son objectif, à terme, est de faire de Fibr’Access un leader algérien en matière de déploiement et de maintenance de réseaux fibres malgré la concurrence rude de géants du secteur comme Huawei, Nokia et Ericsson.

Autre particularité de l’entreprise : tout faire en dinar algérien. En effet, l’entreprise propose de déployer ses réseaux avec des composants fabriqués en Algérie. Outre les composants vraiment « Made in Bladi », elle facture ses prestations en dinar algérien et non en euro, affirme son patron.

Selon M. Stefanini, le choix des composants fabriqués en Algérie permet de réduire les coûts de « 30 à 40% » pour ses clients. « Aujourd’hui, Fibr’Access présente lors des appels d’offres des produits à des coûts moins chers de 30 à 40% », soutient-il. Et d’ajouter : « Le principe du Fibr’Access est de verticaliser et d’intervenir de bout en bout de la chaîne de la fibre optique ».

« L’arrière-pays naturel des entreprises du sud de la France »

Lors de son intervention, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a défendu les investissements français en Algérie. « Il y a les investissements français en Algérie que l’on connaît, (…) il y a aussi des PME qui font un travail pas facile. Car l’environnement juridique et économique est plus difficile pour une PME que pour une grande entreprise qui a un service juridique », explique-t-il. « Les investissements français en Algérie, ce ne sont pas que Renault et Peugeot », ajoute-t-il.

Par ailleurs, le diplomate français a reconnu que les clichés véhiculés sur les difficultés que peuvent rencontrer les entrepreneurs français en Algérie découragent ces derniers à investir dans le pays. « Une grande entreprise française, qui est déjà installée en Algérie, connaît l’environnement juridique et administratif. Ce qui est plus compliqué, c’est pour la petite PME française qui veut s’implanter sur le marché algérien. Cette PME ne connaît ni l’environnement, ni les partenaires. Et souvent, malheureusement, elle entend dire que c’est compliqué de travailler en Algérie. Cela ne lui facilite pas les choses », reconnait-il.

Et de conclure : « Il faut bien avoir en tête que l’Algérie est l’arrière-pays d’une entreprise de Marseille, Toulouse ou Montpellier (…) Donc, il faut que l’Algérie fasse en sorte qu’elle soit considérée comme l’arrière-pays naturel et spontané pour ces entreprises. Il faut les attirer ».

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