À quoi peut bien servir l’association des anciens élus du FLN, en cours de constitution ? Pour l’heure, ses initiateurs affirment que le but du projet est le rassemblement de toutes les forces vives du parti.
« Il faut remobiliser toutes ses forces vives qui sont en mesure de faire profiter le pays de leurs expériences. Ses hommes et ses femmes qui ont une grande expérience dans la gestion des affaires publiques, ont le droit de se voir offrir une nouvelle chance. », affirmait samedi dernier Mahdjoub Bedda, le ministre des relations avec le Parlement à TSA avant de s’envoler pour Annaba pour présider un meeting des anciens élus de six wilayas de l’Est.
Derrière l’idée de rassemblement se cache la volonté de mettre en place un socle solide qui réponde à la demande du président de la République formulée à l’occasion de la commémoration de la journée nationale du Moudjahid, le 20 août.
Front populaire
Dans son message, le président Bouteflika a demandé la mise en place d’un « front populaire solide ». « Vous devez contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion. Vous devez également, grâce à ce front populaire solide, faire face à tous les fléaux, et en premier lieu la corruption et la drogue qui rongent notre économie et notre société », a demandé le président.
« Face à un FLN qui ne propose plus grand-chose, le président voulait agrandir le cercle de ceux sur lesquels il pouvait s’appuyer, c’est-à-dire mettre en place un grand front au service du pays », explique un membre de l’association.
Ould Abbès entre en scène
« C’est l’attitude de Djamel Ould Abbès qui va accélérer le lancement de l’association, pour répondre au souhait exprimé par le Président dans son message », confie une source interne à l’association.
En effet, le projet a pris corps après l’initiative hasardeuse lancée par le désormais ex-patron du FLN, au lendemain du message de Bouteflika.
« Pour se faire remarquer et prendre de vitesse tous les autres partis, Djamel Ould Abbès va vouloir récupérer l’initiative présidentielle et la transformer en appel pour un 5e mandat, alors que ce n’était pas le but recherché », critique-t-on au sein de l’association.
Lors d’une conférence de presse à l’issue des travaux du bureau politique, Ould Abbés va rappeler que « face aux défis et agitations politiciennes que connait le pays, il est impératif d’ériger ce front populaire auquel a appelé le président Bouteflika pour préserver les acquis réalisés depuis l’indépendance, notamment durant les 20 dernières années, à l’instar de la stabilité, de la paix et de la quiétude ».
Et annoncer que « 26 partis et organisations ont pris contact avec le FLN concernant cette initiative de front uni », soulignant que son parti était en passe d’élaborer « un avant-projet de charte d’honneur de ce Front. »
Mais ni le RND, ni le MPA, deux partis qui soutiennent le président Bouteflika, n’ont adhéré à la démarche de Ould Abbès. Ce dernier a échoué à réunifier le FLN et ce qui devait constituer au départ un grand rassemblement, s’est vite transformé en simple comité de soutien en faveur d’un nouveau mandat pour le président.
Ambitions des uns et des autres
Ainsi, à l’issue d’une rencontre à la Maison du peuple à Alger entre le FLN et l’UGTA, le 18 septembre dernier, les deux parties réaffirmaient « leur appui absolu et leur soutien inconditionnel afin qu’il continue son œuvre de développement et de réformes et poursuit, pour l’étape à venir, sa conduite du pays avec sa clairvoyance coutumière ».
Le ministre Bedda qui chapeaute le projet, a prévu de sillonner le pays jusqu’à la fin de l’année. Le départ de Ould Abbes de la direction du FLN est une bonne nouvelle pour les initiateurs du projet de l’association des anciens élus du parti. Mais si l’initiative attire, son succès dépendra de sa capacité à répondre aux ambitions des uns des autres.