Dans son message lu en son nom mercredi dernier à l’ouverture de la rencontre Gouvernement-walis, le président Abdelaziz Bouteflika a jugé que le temps de ceux qui tiennent le bâton par le milieu était révolu. Aussitôt, les interprétations ont fusé sur les personnes visées par la pique lancée par Bouteflika. Tour à tour, Ali Haddad, Amara Benyounes, Seddik Chihab et Mouad Bouchareb ont réagi pour dire qu’ils ne se sentaient pas visés.
Mais d’où vient l’expression « tenir le bâton par le milieu » ? Son origine est arabe. « Mask al assa min al wast » se disait, dans les anciens temps, d’une personne qui arrive à trouver une position équilibrée entre deux tribus, deux groupes ou deux royaumes dont les postures sont contradictoires, inconciliables.
Dans les temps modernes, on appelle cela « une position diplomatiques », une position de neutralité. L’expression se disait donc pour saluer l’habilité de cette personne à garder une position médiane.
« Tenir le bâton par le milieu » a également une deuxième signification à l’inverse de la première. Elle se dit à propos d’une personne qui a une opinion faible par rapport une position juste ou qui a une opinion favorable par rapport à une injustice. La troisième signification de l’ancienne expression est plus politique et plus contemporaine. Elle désigne l’opportunisme d’une personne qui, d’apparence n’est avec personne, mais qu’au final, elle se range toujours du côté du plus fort. Ce qui compte le plus pour cette personne est de tirer profit de la situation sans tenir compte des valeurs.
Plus simplement, « tenir le bâton par le milieu » veut dire ne pas pouvoir frapper, car pour faire subir les coups et faire mal, lors d’une bagarre, il faut tenir le bâton par le bout.
| LIRE AUSSI : Tenir le bâton par le milieu : qui est ciblé par Bouteflika ?