Depuis quelques mois, une nette amélioration de la qualité des contenus partagés par les influenceurs algériens a été constatée sur les réseaux sociaux. Chacun dans son domaine, les créateurs de contenus ont revu leur manière de partager sur Internet.
En janvier, un scandale a éclaté, suite à l’arnaque d’étudiants algériens. Des influenceurs célèbres comme Rifka, Numidia Lezoul, Stanley et Ines Adeli, ont été différés devant les tribunaux.
Ces derniers ont été accusés d’avoir fait la publicité d’un établissement fictif qui promettait aux étudiants des études à l’étranger contre des sommes d’argent faramineuses.
Coup dur pour les créateurs de contenu algériens, qui, suite à l’emprisonnement de Numidia Lezoul, Rifka et Stanley, ont vu leur crédibilité sérieusement entamée auprès de leurs communautés.
En août dernier, la Cour d’Alger a rendu son verdict concernant le procès des influenceurs. Numidia Lezoul et Ines Abdelli ont été acquittées. La première a quitté la prison après des mois d’incarcération et la seconde a vu son contrôle judiciaire levé.
Rifka et Stanley ont eux écopé de six mois de prison, dont quatre fermes. Ces deux derniers sont également sortis de prison le 9 août, ayant purgé leurs peines en détention provisoire.
Peu à peu, leurs collègues ont adapté leurs contenus et ont commencé à faire le tri dans leurs partenariats. Prudence et sélectivité ont été les mots d’ordre cette année lors du choix des marques auxquelles ils allaient s’associer.
Autrefois considérés par les marques comme des « panneaux publicitaires« , comme le décrit l’influenceuse Numidia Lezoul, les créateurs de contenus se sont réapproprié leurs plateformes.
La nouvelle vie d’Ines Abdelli
Elle aussi impliquée dans l’affaire des étudiants arnaqués, Ines Abdelli a traversé une année difficile. Contrairement à Numidia et Rifka, la jeune influenceuse, au 4,9 millions d’abonnés sur Instagram, a annoncé son retour quelques semaines après avoir été innocentée par la justice.
« Je suis de retour avec cette nouvelle rubrique que je vous partagerai tous les vendredis« , écrit-elle sous sa dernière vidéo sur Instagram.
Ines Abdelli l’a bien précisé : son contenu va faire peau neuve. Alors qu’elle était plutôt axée sur la mode, la jeune actrice et top model se découvre un penchant pour la culture.
Alors qu’elle n’accordait pas autant d’importance à ce genre de contenus, qu’elle laissait plutôt pour ses stories, sous le même nom : « Instant Culture« , la jeune femme semble vouloir explorer davantage cette voie.
Ines Abdelli a décidé de commencer ce concept en abordant le sujet du Ravin de la femme sauvage, qui se trouve à Alger et autour duquel plane une légende aussi mystérieuse qu’enchantée.
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Le premier numéro de sa série a d’ailleurs rencontré un franc succès. Ines Abdelli a récolté les éloges de ses confrères et consœurs et l’appréciation de ses abonnés.
Ils sont unanimes : Ines Abdelli « ne pouvait pas revenir d’une meilleure manière« .
La nouvelle ère des réseaux sociaux
Le retour des influenceurs libérés a été timide. À part Ines Abdelli et Stanley, qui font leur apparition de temps à autre sur leurs comptes Instagram depuis le mois d’octobre, aucun signe de vie n’a émané de Numidia Lezoul sur les réseaux sociaux.
Les mois qu’elle a passés en détention provisoire ont sans doute laissé des traces. De son côté, Rifka n’est apparu qu’une seule fois après sa libération, pour poster une photo de lui en légende : »Dieu merci’‘.
Afin de récupérer la confiance de leurs audiences, les autres influenceurs ont de leur côté fait de leurs plateformes un lieu de partage, de découverte et de contenus utiles.
Des influenceurs dans tous les domaines ont vu le jour : des sage-femmes, des médecins, des informaticiens ou encore des professeurs de langues ont décidé de partager leur savoir-faire avec leurs communautés.
À présent, lorsqu’on consulte des stories ou qu’on fait défiler des tiktoks, et selon les personnes que l’on suit, un monde de savoir s’ouvre à nous. Et lorsque nous tombons sur un contenu sponsorisé, celui-ci est souvent recherché et intéressant.
Les influenceurs algériens ont choisi de filtrer leurs collaborations, ne laissant que celles qui sont en harmonie avec leurs contenus et intéressantes pour leurs communautés.
L’absence de ces influenceurs aux millions d’abonnés, parmi les plus connus en Algérie, n’a pas empêché les internautes de trouver du contenu à consommer. Mieux, elle a permis à d’autres créateurs d’avoir plus de visibilité.
À titre d’exemple, Anes Tina a su en profiter pour se faire sa place. Avec des vidéos parodiques qui dénoncent des fléaux de la société algérienne, dont une qui a repris justement le phénomène des influenceurs, il a fait le buzz presque à chaque fois qu’il publiait.
À l’aube de 2023, la concurrence est rude dans le monde de l’influence. Aujourd’hui vu comme un vrai métier, les consommateurs algériens sont devenus plus exigeants par rapport aux contenus qui leur sont proposés.