La joueuse de tennis Ines Ibbou a été propulsée sur le devant de la scène publique internationale ces jours-ci après la publication d’une vidéo dans laquelle elle fait part des difficultés et obstacles rencontrés dans la réalisation de son rêve de devenir une athlète de tennis de haut niveau.
Pour les Algériens cependant, le nom d’Ines Ibbou n’est pas inconnu puisqu’elle fait figure depuis son plus jeune âge d’athlète fétiche du public algérien, fier de ses réalisations précoces.
Ines Ibbou est née le 5 janvier 1999 à Staouéli, dans la banlieue ouest d’Alger, d’une famille qu’elle qualifie de « très modeste ». Comme elle le raconte dans sa vidéo devenue virale, elle découvre le tennis très jeune, à l’âge de six ans, et en est « immédiatement tombée amoureuse ».
Ses parents, qui n’ont « absolument rien à voir avec le monde du tennis », la soutiennent dans sa passion malgré le manque de moyens et d’infrastructures adaptées, raconte la tenniswoman qui relate dans sa vidéo sa formation sportive difficile durant son enfance.
« En Algérie, les tournois juniors ITF sont très, très rares et qu’il n’y a pas le moindre tournoi pro ITF, ATP ou WTA », déplore Ibbou, précisant que dans le pays « il n’y a pas un seul entraîneur sur le circuit international ». « Il n’y a pas le moindre court indoor [et] s’il pleut pendant une semaine, on bosse notre revers… à la salle de sport », raconte la tenniswoman.
Malgré les obstacles rencontrés, Ines Ibbou se développe et devient l’une des meilleures joueuses du monde à 14 ans, finissant par atteindre la 23e place du classement mondial junior.
En septembre 2013, elle remporte sa première victoire au tournoi ITF Tlemcen sans concéder aucun set durant le tournoi. « A son âge, c’est rare de voir une athlète qui joue avec des adversaires plus âgées et de réussir à les battre aussi facilement. Ibbou, c’est vraiment un talent qu’il faut préserver pour l’avenir du tennis algérien », s’enthousiasmait à l’époque le quotidien Liberté.
Elle passe sous la coupe de la Fédération algérienne de tennis (FAT) au début de l’année 2015. Ses exploits en simples lui permettent de se qualifier deux fois au deuxième tour catégorie junior du plus prestigieux tournoi en terre battue du monde, le Rolland Garros. En 2015, elle s’incline au deuxième tour face à la Russe Anna Kalinskaya, qui ira jusqu’à disputer la finale du tournoi. En 2016, elle s’incline au deuxième tour de Rolland Garros face à l’Américaine Amanda Anisimova, qui ira également jusqu’à disputer la finale.
En doubles, la joueuse algérienne réussit notamment en 2016 l’exploit de se qualifier pour les quarts de finale catégorie junior de Rolland Garros aux côtés de la Grecque Eleni Christofi. Ines Ibbou s’incline en quarts face à un duo de joueuses russes qui finiront par aller jusqu’en finale, qu’elles perdront sur un fil.
En 2017, Ines Ibbou remporte son deuxième tournoi ITF, cette fois à Hammamet en Tunisie. Elle remporte également la finale du double du même tournoi aux côtés de l’Italienne Isabella Tcherkes. En 2017 toujours, elle s’incline en finale du tournoi ITF Benicarlo, en Espagne. Deux ans plus tard, Ibbou dispute une nouvelle finale au tournoi ITF Antalya, en Turquie, mais perd face à la Luxembourgeoise Eléonora Molinaro. Dernièrement, elle s’est inclinée en 16es de finale du tournoi ITF Monastir, face à l’Allemande Franziska Sziedat.
« Aujourd’hui, j’ai 21 ans et je suis autour de la 600e place mondiale. J’espère toujours réaliser le rêve pour lequel j’ai sacrifié mon enfance, ma scolarité, mon adolescence, ma vie de famille, mes amis, mon argent, les anniversaires, les vacances, toute ma vie », déclare-t-elle dans sa vidéo.
Elle a établi son meilleur classement WTA en septembre 2019, se plaçant à la 604e place mondiale et occupe actuellement la 620e place mondiale. Elle occupe également la 150e place du classement ITF. Ines Ibbou a disputé 172 matchs durant sa carrière débutée en 2013, remportant 102 d’entre eux.