Lotfi Mouni est directeur du laboratoire de recherche GVRNAQ de l’université de Bouira. Il fait partie des 68 chercheurs algériens qui figurent dans le Top mondial 2024 de Stanford.
Il a à son actif 84 publications internationales Indexés Scopus, deux livres, trois chapitres de livres, quatre brevets délivrés par l’INAPI (Institut national de propriété industrielle) et plus de quarante communications dans des conférences scientifiques nationales et internationales.
Depuis 2013, Lotfi Mouni est directeur du laboratoire de recherche gestion et valorisation des ressources naturelles et assurance qualité, université de Bouira. Il est aussi membre des conseils scientifiques de l’Université de Béjaïa et du conseil scientifique de la Faculté des sciences de la nature et de la vie.
« Notre pays est confronté à de vrais problèmes liés à la disponibilité limitée de l’eau »
Il a été recteur de l’université de Bouira d’août 2019 à janvier 2021. Il collabore avec des universités et des centres de recherche dans plusieurs pays : France, Italie, Irlande, Espagne, Malaisie, Maroc, Vietnam, Portugal, Tunisie, Arabie Saoudite, Pakistan, Portugal… Il a dirigé plusieurs projets de recherche au niveau international.
Vous figurez dans le top mondial des chercheurs établi par l’université de Stanford pour l’année 2024. Quel est votre sentiment ?
C’est un mélange de fierté, d’honneur et de satisfaction, car j’ai travaillé dur ces trois dernières années, notamment en 2023 où j’ai pu publier 37 articles indexés Scopus, déposer quatre brevets d’invention délivrés par l’INAPI et mener trois projets de recherche internationaux (Tassili 2018, AUF 2020, Prima 2023).
Ce classement repose sur des critères très sélectifs, comme le nombre d’articles publiés, le nombre de citations, la qualité des articles, le facteur d’impact, ainsi que la visibilité des chercheurs en termes de projets internationaux.
Je tiens également à remercier sincèrement les membres de mon équipe de recherche au sein du laboratoire que je dirige (LGVRNAQ), dont le travail acharné, le soutien constant et la collaboration précieuse ont été essentiels à la réalisation de ces réussites.
Il y a 68 chercheurs algériens dans ce classement. Est-ce que cela signifie que la recherche universitaire en Algérie se porte bien ?
Effectivement, sur le classement effectué par l’université américaine de Stanford de l’année 2024 figure 68 Algériens, ce nombre a augmenté comparativement à celui de l’année dernière qui était de 52 chercheurs. Cela signifie que la recherche en Algérie se porte bien et s’améliore constamment.
Vous êtes Professeur en génie des procédés et vous êtes chercheur dans le domaine du traitement des eaux, de sol et de l’air. Quelle est l’importance de traiter les eaux industrielles ?
Notre pays est confronté à de vrais problèmes liés à la disponibilité limitée de l’eau en raison du réchauffement climatique, de la rareté des ressources en eau et des changements dans l’utilisation des sols.
L’agriculture consomme une très grande quantité d’eau, le changement climatique et la pollution de l’environnement augmentent la demande en eau et, par conséquent, la nécessité de trouver des solutions durables dans le domaine de l’eau.
En effet, le traitement de l’eau destinée à l’irrigation est nécessaire pour répondre aux besoins environnementaux et sanitaires afin d’avoir un développement durable.
Le traitement des eaux en Algérie est peu développé alors que les ressources en eau se raréfient. Comment l’Algérie peut-elle recycler ses eaux industrielles pour les utiliser ?
L’Algérie peut, à travers les projets internationaux développés conjointement avec des laboratoires et des centres de recherche étrangers de renommée mondiale, dans lesquels les chercheurs algériens sont impliqués (PRIMA, H2020), bénéficier des nouvelles technologies de traitement exploitées par les pays européens et qui donnent des résultats très satisfaisants.
Quels sont vos domaines de recherche ?
Mes principaux axes de recherche portent sur le traitement d’effluent par le développement de procédés combinés appliqués. Ces procédés sont essentiellement : un couplage absorption / traitement électrochimique et photocatalyse/adsorption sur des nouveaux nanomatériaux synthétisés, un autre axe que j’ai abordé récemment porte sur le développement de nanomatériaux à propriétés photocatalytiques pour le traitement de l’air contaminé.
SUR LE MÊME SUJET :
Un chercheur algérien nommé à la tête d’un centre de recherches à Oxford