Air Algérie a désormais un nouveau siège ultramoderne. Après 15 années et de nombreuses péripéties, le nouveau bâtiment, situé au quartier d’affaires de Bab Ezzouar (Alger), a été inauguré, samedi 6 juillet, à l’occasion de la fête de l’indépendance en présence de plusieurs hauts responsables, dont le ministre des Transports Lahbib Zahana et du PDG de la compagnie Hamza Benhamouda. Le bâtiment est baptisé du nom de celui qui est considéré comme le père de l’aviation algérienne, Saïd Aït Messaoudène.
Jusque-là, la direction générale de la compagnie aérienne algérienne avait son siège à la place Maurice-Audin, au cœur du centre d’Alger.
Air Algérie : un nouveau siège ultramoderne construit par les Chinois
Le nouveau siège de la troisième compagnie aérienne africaine est situé à quelques encablures de l’aéroport international d’Alger, qui a, lui aussi, l’ambition de devenir un important hub de transport aérien en Afrique. La direction d’Air Algérie se rapproche ainsi de son cœur de métier.
Le PDG de la compagnie, Hamza Benhamouda a évoqué « un nouveau chapitre » qui s’ouvre dans l’histoire d’Air Algérie « pour parvenir à une plus grande performance et améliorer ses capacités compétitives ».
Aussi, ce nouveau siège « renforce la détermination du staff de la compagnie nationale à aller de l’avant et à poursuivre l’édification d’une compagnie moderne, efficace et compétitive », a-t-il indiqué au cours de la cérémonie d’inauguration.
Le nouveau siège social d’Air Algérie est stratégiquement bien situé, ultramoderne et très spacieux.
Composé de deux grands blocs de cinq étages chacun et relié par un corridor, il offre des espaces de travail pour un millier d’employés.
Il est à la hauteur des ambitions d’Air Algérie, devenue en avril dernier la troisième compagnie aérienne africaine, selon un classement établi par le site africain de data Africa Facts Zone.
Disposant d’une flotte de 56 avions et ayant transporté 7,2 millions de passagers en 2023, la compagnie aérienne algérienne a dépassé ses homologues marocaine et égyptienne et n’est plus dépassée que par Air Peace (Nigeria) et Ethiopian Airlines.
Nouveau siège d’Air Algérie : hommage mérité au père de l’aviation algérienne, Saïd Aït Messaoudène
Le projet de réalisation d’un nouveau siège pour Air Algérie a été lancé en 2011, mais il a connu un énorme retard à cause de nombreuses péripéties ayant entouré l’octroi du marché de réalisation.
Attribué dans un premier temps à la société canadienne SM International pour 83 millions d’euros, le marché a ensuite été confié à la SIH, avant d’être attribué au groupe public chinois de BTP CSCEC.
Entre-temps, la société canadienne avait eu recours à l’arbitrage international, réclamant 90 millions d’euros à titre d’indemnisation.
En août 2017, la compagnie algérienne a été condamnée à verser un peu plus de 74 millions de dollars canadiens à la société canadienne.
La page de cette affaire est définitivement tournée avec la réception et l’inauguration du nouveau siège samedi 6 juillet.
Le bâtiment est baptisé du nom de Saïd Aït Messaoudène, considéré comme le père de l’aviation algérienne. Un hommage mérité pour cet homme qui a tant donné au pays.
Né en 1933 à Djelfa, dans une famille originaire de Kabylie, Aït Messaoudène est l’un des tout premiers pilotes algériens. En 1958, il a déserté les rangs de l’armée française pour rejoindre l’Armée de libération nationale (ALN).
La direction de la révolution lui a alors confié la mission de former des pilotes algériens dans plusieurs pays amis de la révolution algérienne, comme l’URSS, la Chine et l’Irak.
Après l’indépendance, il a lui-même supervisé la mise en place des forces aériennes algériennes, avant de diriger Air Algérie de 1968-1972. Il a succédé à Laroussi Khalifa qui fut le premier patron de la compagnie aérienne algérienne (1965-1967).
Outre son rôle pionnier dans l’aviation civile et militaire, Saïd Aït Messaoudène a occupé de hautes fonctions dans la hiérarchie de l’État.
Il a été notamment ministre des Postes et Télécommunications (1972-1977), de la Santé (1977-1979) et de l’Industrie légère (1979-1984). Il est décédé le 1ᵉʳ janvier 2009 à l’hôpital militaire de Ain Naâdja (Alger) des suites d’une longue maladie. Il avait 75 ans.
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