Le Forum civil pour le changement a proposé, ce mercredi 17 juillet, une liste de personnalités susceptibles de chapeauter son initiative de médiation et de dialogue. Qui sont-elles ?
Mouloud Hamrouche, 76 ans, a occupé le poste de chef du gouvernement entre septembre 1989 et juin 1991. Il a également été candidat à l’élection présidentielle de 1999 avant de se retirer à la veille du scrutin à cause de soupçons de fraude sur le processus électoral ayant abouti à l’élection d’Abdelaziz Bouteflika.
Il avait estimé dans une contribution publiée en mai que « l’armée ne peut aller contre les aspirations du peuple », ajoutant : « La revendication de l’application des articles 7 et 8 est pertinente. Il reste à obtenir un accord sur le comment, la forme, les méthodes de travail et le schéma final des institutions démocratiques, un avant-projet de Constitution et le mode de son approbation par une Constituante ou par un référendum ».
Mokdad Sifi, 79 ans, est un ancien chef du gouvernement, poste qu’il a occupé entre avril 1994 et décembre 1995. Il a également été candidat à l’élection présidentielle de 1999 avant de se retirer à la dernière heure à cause de soupçons de fraude sur le processus électoral ayant abouti à l’élection d’Abdelaziz Bouteflika.
Il a lancé un appel dans une contribution publiée en mars dernier, avant la chute de Bouteflika, aux « forces patriotiques encore capables de tenir tête à la mafia qui veut continuer à nous gouverner, d’obliger le président malade à se retirer conformément à la volonté du peuple et à la Constitution et à laisser les institutions constitutionnelles, encore fonctionnelles, organiser des élections présidentielles dans les délais légaux sous le contrôle d’une Commission Électorale Indépendante issue du mouvement populaire et acceptée par celui-ci ».
Ahmed Taleb Ibrahimi, 87 ans, a occupé des postes de ministre sous les présidences de Houari Boumediene et Chadli Bendjedid. Il a été ministre de l’Education entre 1965 et 1970, ministre de la Culture et de l’Information entre 1970 et 1977 et ministre des Affaires étrangères entre 1982 et 1988. Il se présente comme candidat à l’élection présidentielle de 1999 avant de se retirer à la dernière heure à cause de soupçons de fraude sur le processus électoral ayant abouti à l’élection d’Abdelaziz Bouteflika.
Il a appelé le commandement de l’ANP en mai dernier aux côtés d’Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles à un « dialogue franc et honnête » avec des figures représentatives du Hirak, préconisant une « période de transition de courte durée, conduite par des hommes et des femmes n’ayant jamais appartenu au système profondément corrompu des vingt dernières années ».
Karim Younès, 71 ans, a occupé le poste de ministre de la Formation professionnelle entre décembre 1999 et mai 2002 puis de président de l’Assemblée populaire nationale entre juin 2002 et juin 2004, année durant laquelle il avait soutenu la candidature d’Ali Benflis contre Bouteflika.
Retiré de la vie politique depuis 2004, il est réapparu ce mardi pour se dire prêt pour une mission de médiation dans le cadre du dialogue national, affirmant sa présence a été « vivement souhaitée », sans toutefois préciser par qui. « Des échos des milieux politiques laissent penser que La Présidence de l’État semble avoir entendu le message de la volonté du peuple », a-t-il indiqué par ailleurs.
Djamila Bouhired, 84 ans, est une ancienne moudjahida ayant combattu la puissance coloniale dans la Zone autonome d’Alger durant la guerre d’indépendance. Très respectée, elle a apporté son soutien aux manifestations populaires dès le deuxième vendredi de protestation en participant à la marche sous les acclamations.
Fatiha Benabbou est professeur de droit à l’université d’Alger et spécialiste en droit constitutionnel. Elle a affirmé en juin que le mandat du chef de l’Etat Abdelkader Bensalah « ne doit pas dépasser les 90 jours ».
Nacer Djabi est sociologue. Il a affirmé à la fin du mois de juin dernier que « les militaires ne veulent pas gérer directement le pays ». « Il leur faut toujours une façade civile. Le problème, aujourd’hui, c’est qu’ils n’arrivent pas à créer cette façade », a-t-il affirmé lors d’un entretien à l’Humanité, ajoutant que « le mouvement populaire ne veut pas du gouvernement de Nouredine Bedoui ».
Mustapha Bouchachi, 64 ans, est avocat et ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) entre 2007 et 2012. « Les gens refusent que l’actuel Premier ministre, qui est l’ancien ministre de l’Intérieur derrière la fraude électorale de ces dernières années, organise les élections présidentielles. Et ils refusent aussi que le chef de l’Etat par interim accompagne cette période de transition », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à Francetvinfo début juillet. Bouchachi a préconisé dans le même entretien « une période de transition gérée par des gens qui peuvent être acceptés par les Algériens, avec une présidence collégiale ou un président » ainsi que la création d’une « autorité ou d’une commission indépendante pour organiser les élections ».
Smaïl Lalmas est expert en économie. Il a fait partie des personnalités présentes dans la vidéo diffusée début juillet dans laquelle ils ont lancé un appel au peuple algérien autour d’un pacte pour la sauvegarde de la patrie en sortant manifester le 5 juillet.
Nafissa Lahreche est fondatrice et présidente de l’association Femmes en Communication.
Aïcha Zenaï est une militante de la société civile.
Lyes Merabet est président du Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique (SNPSP), qui a participé au Forum du dialogue national.
Seïf Islam Benattia est quant à lui un jeune militant ayant acquis la notoriété après avoir interpelé en mars dernier Lakhdar Brahimi lors d’une émission sur El Djazaïra TV.