L’activiste et homme politique Rachid Nekkaz peut quitter l’Algérie. Il est de nouveau autorisé à se rendre à l’étranger. L’interdiction de quitter le territoire national (ISTN) qui le frappait vient d’être levée officiellement. C’est lui-même qui l’a annoncé ce samedi 25 mars sur les réseaux sociaux.
Selon Rachid Nekkaz, c’est le président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a ordonné la levée de cette mesure comme une autre grâce accordée à l’activiste politique qui aura cumulé 1200 jours « de prison, d’assignation à résidence et d’interdiction de sortie du pays » et connu quatre prisons algériennes (El Harrach, Koléa, Chlef et Labiod Sidi Cheikh).
La levée de l’ISTN pour Rachid Nekkaz prend effet à partir du 19 mars et a été notifiée par écrit au concerné le 22 mars par un officier de police du commissariat de Ain Merane (Chlef).
Soulignant que cette nouvelle grâce survient « après la triste affaire Bouraoui », Rachid Nekkaz et sa famille « américaine et algérienne », ont exprimé leur « reconnaissance » au chef de l’Etat qu’ils ont remercié « chaleureusement » pour son « écoute, son humanité et son volontarisme politique qui ont permis de braver les pesanteurs bureaucratiques, héritées de l’ancien régime ».
La première grâce en faveur de Rachid Nekkaz a eu lieu en février 2021 après 443 jours de prison. Il avait été arrêté en décembre 2019 après avoir, rappelle-t-il, déposé plainte contre l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le défunt général Ahmed-Gaid Salah, pour violation de la disposition de la Constitution qui garantit la libre circulation des personnes.
Il a été de nouveau emprisonné en mai 2022 avec ses avocats Abdelkader Chohra et Yacine khelifi ainsi que son accompagnateur médical Hamza Djabri, après un sit-in organisé devant la prison de Chlef pour réclamer la libération des détenus d’opinion.
Définitivement gracié, Rachid Nekkaz remercie le président Tebboune
Le 3 juillet 2022, la Cour d’Alger l’a condamné en appel dans le cadre de la première affaire à 5 ans de prison ferme pour « appel à attroupement armé ».
Le 18 janvier 2023, Rachid Nekkaz a bénéficié d’une grâce présidentielle « à titre exceptionnel ». Il a été libéré dès le lendemain et assigné à résidence chez lui, à Ain Merane, dans la wilaya de Chlef.
Rachid Nekkaz avait alors publiquement remercié le président de la République et annoncé son retrait de la vie politique pour se consacrer à sa santé.
Dans son dernier post sur les réseaux sociaux, Rachid Nekkaz a annoncé qu’il souffrait de plusieurs problèmes de santé dus à ses multiples incarcérations, citant la prostate, la surdité, kyste biliaire, le nerf optique en partie détruit, problèmes respiratoires… Il assure avoir perdu 17 kilogrammes à l’issue de sa deuxième incarcération.
Dans son message de remerciement au président Tebboune, Nekkaz n’a pas manqué d’émettre le vœu que « d’autres familles de malades et de détenus pourront bientôt retrouver leurs proches et fêter ensemble leur libération à l’approche de l’Aïd ».
Homme d’affaires franco-algérien installé en France, Rachid Nekkaz a renoncé à sa nationalité française pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle en Algérie. Il a fait deux tentatives, sans succès, en 2014 et 2019.