L’activiste politique Rachid Nekkaz a bouclé jeudi 4 décembre une année de détention préventive à la prison de Koléa dans la wilaya de Tipasa. Une occasion pour sa défense de mettre les autorités judiciaires « devant leurs responsabilités » et de dénoncer « une détention arbitraire » depuis le 4 avril dernier.
Le collectif de défense du militant politique dont fait partie l’avocate Zoubida Assoul revient sur cette affaire. « Le premier message c’est vraiment de dénoncer l’état de détention abusive et arbitraire de Rachid Nekkaz depuis le 4 avril dernier 2020 », a dit Me Assoul dans une déclaration à TSA, ce samedi.
L’avocate a souligné que la prolongation de la détention provisoire de M. Nekkaz devait se faire avant le 4 avril 2020. « Or, observe-t-elle, l’arrêt de la Chambre d’accusation près la Cour d’Alger pour lui renouveler sa détention provisoire a été rendu le 5 avril, soit 24h après l’expiration du délai de renouvellement. »
Une demande de liberté provisoire a été introduite par la défense devant la même chambre d’accusation, « car l’article 128 du Code de procédure pénale codifie clairement la détention provisoire et les délais de son renouvellement ».
Une demande que la Chambre d’accusation près la Cour d’Alger a rejeté le 11 novembre dernier, poursuit l’avocate. « Mais la Chambre d’accusation n’a jamais répondu à tout l’argumentaire juridique de la violation de la loi », déplore Me Assoul qui poursuit : « Du coup, Rachid Nekkaz se retrouve en détention abusive laquelle est venue en violation du Code de procédure pénale ».
Me Assoul qui rappelle que la détention provisoire est « une mesure d’exception ».
Le collectif de défense de Rachid Nekkaz interpelle le ministre de la Justice « pour rattraper les choses et demander l’application de la loi ». Pour l’avocate, le renouvellement de la détention préventive avec un effet rétroactif est « interdit par la loi » et qu’à ce titre « Rachid Nekkaz doit être libéré ».
Pour Me Assoul, les lois de la République sont claires en ce qui concerne la détention provisoire en ce qu’elle est « une mesure exceptionnelle ».
M. Nekkaz avait été placé sous mandat de dépôt le 4 décembre 2019 par le juge d’instruction du tribunal de Dar El Beida à Alger.
M. Nekkaz est poursuivi pour « incitation à porter des armes contre des représentants de l’État et incitation à attroupement non armé et publication Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national ».