search-form-close
Rachid Nekkaz de retour sur le terrain

Rachid Nekkaz de retour sur le terrain

On le pensait disparu de la scène publique et politique, éreinté par la pression constante du pouvoir algérien à son encontre depuis plusieurs mois, mais le voilà de retour.

Rachid Nekkaz est en effet réapparu ces derniers jours publiquement et de manière spectaculaire : il s’est engagé à payer toutes les amendes qui auraient pu être imposées aux véhicules et autocars transportant les citoyens vers la capitale durant le vendredis de manifestations.

« J’ai entendu dire qu’on veut imposer des amendes au voitures et aux autobus dans le but d’interdire l’accès à Alger. Je m’engage sans problème à payer les amendes à condition que les manifestants demeurent pacifiques et civilisés », a affirmé Rachid Nekkaz.

Son engagement rappelle celui qui l’avait rendu célèbre, il y a plusieurs années de cela en France, lorsqu’il avait promis de payer les amendes qui seraient imposées aux femmes portant le niqab et le burkini, rendus interdits dans l’espace public. Il affirmait en 2016 avoir payé 245 000 euros en amendes, avant de renouveler le même engagement en 2018 lorsqu’une interdiction similaire avait été imposée au Danemark.

Rachid Nekkaz était également revenu sur la scène publique ces derniers jours dans le sillage de l’annonce par le chef de l’Etat par intérim de la convocation du corps électoral en vue des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain.

Après qu’il ait appelé au boycott des élections présidentielles du 4 juillet dernier, finalement annulées faute de candidats dans un contexte de crise politique majeure, Rachid Nekkaz a pris la parole ce mercredi 18 septembre pour annoncer qu’il ne participerait pas aux prochaines élections du 12 décembre.

« On a dit qu’il est impossible de prendre part aux élections présidentielles si le premier ministre Bedoui, qui était ministre de l’Intérieur de Bouteflika, garde son poste. Vous savez que cette personne a trafiqué six millions de formulaires de signature en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika », a indiqué Nekkaz.

« Il est impossible de participer aux élections lorsqu’on voit nos frères emprisonnés pour port du drapeau amazigh ou cause du hirak », a-t-il également indiqué, estimant par ailleurs que « la majorité du peuple algérien ne veut pas participer à cette élection ».

Candidat très en vue à la candidature lors des élections présidentielles prévues le 18 avril dernier mais annulées suite au mouvement de contestation populaire, Rachid Nekkaz avait surpris les observateurs de la vie politique par la ferveur du soutien populaire dont il a bénéficié durant la procédure de collecte des 60 000 signatures nécessaires pour se présenter.

Face au scepticisme quant à sa capacité d’être candidat compte tenu de sa double nationalité et de sa non-résidence sur le territoire nationale pendant les dix années précédant sa candidature, la candidature de Rachid Nekkaz avait connu un retentissement inédit dans l’histoire de l’Algérie lorsqu’il avait présenté son cousin homonyme, le dénommé Rachid Nekkaz, mécanicien de profession, à sa place pour déposer son dossier de candidature à la magistrature suprême. L’autre Rachid Nekkaz remplissait les conditions permettant d’être élu président de la République.

Le vrai Rachid Nekkaz avait par la suite expliqué son intention de faire élire par ses supporters son cousin, qu’il a qualifié de « roue de secours ». Ce dernier une fois élu aurait changé la Constitution afin de créer le poste de vice-président que Nekkaz aurait occupé, dirigeant ainsi le pays légalement.

Qualifié de brillant par certains et de ridicule par d’autres, son plan n’aura finalement pas eu l’opportunité à aboutir, les élections présidentielles ayant fini par être annulées.

  • Les derniers articles

close