Le chanteur algérien Rachid Taha, figure du rock français des années 1980 et voix du raï et du chaâbi, décédé mercredi, sera enterré vendredi dans sa ville natale algérienne de Sig, près d’Oran, a indiqué jeudi à l’AFP son fils Lyes.
Sa maison de disques, Believe, avait initialement annoncé qu’il serait enterré à Alger.
La dépouille du chanteur, décédé à 59 ans des suites d’une crise cardiaque, arrivera jeudi soir à Oran (430 km à l’ouest d’Alger), puis sera transférée à Sig, à une cinquantaine de km de là, où il sera enterré en début d’après-midi après la prière du vendredi, selon ses proches.
Ses amis lui ont rendu un hommage à Paris jeudi matin, selon Believe.
Né en Algérie – alors française – en 1958, Rachid Taha a quitté le pays à 10 ans pour la France, où il a passé sa vie.
Enfant du rock et du punk, il n’a jamais oublié ses racines algériennes et a associé à ces genres des sonorités orientales, notamment celles du raï, né au début du XXe siècle dans la région d’Oran, avant de se moderniser et s’exporter dans les années 1980 et 1990.
En sortant en 1998 son album « Diwan » de reprises « chaâbi », Rachid Taha a aussi fait connaître à travers le monde ce genre musical algérois, dont le nom signifie « populaire » en arabe.
En 2016, Rachid Taha a reçu une Victoire de la musique pour l’ensemble de sa carrière. Il s’apprêtait à sortir un nouvel album, dont le premier morceau devait s’intituler « Je suis africain ».
La mort de l’artiste continuait de susciter de nombreuses réactions en France et en Algérie.
La musique franco-algérienne a perdu son « porte-étendard » après la mort de Rachid Taha, selon la radio musicale Radio Nova.
Pour L’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, son « frère » Rachid Taha était « l’éclaireur » avec « sa musique, son cœur et ses textes ».
La ministre française de la Culture Françoise Nyssen a salué la mémoire de Rachid Taha qui « savait tout chanter, tout réinventer – The Clash autant que Trenet », tandis que la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage à un « artiste profondément libre et à la fois si engagé ».
Son homologue algérien Azzedine Mihoubi a déploré une « grande perte pour l’art et la musique algériens », saluant un artiste qui a « toujours porté ses racines algériennes sur les scènes internationales » et qui a donné « un écho » à la culture de son pays.
Kamel El Harrachi, fils de Dahmane El Harrachi, maître du chaâbi dont Rachid Taha avait repris la chanson « Ya Rayah », en faisant un succès international, a regretté une disparition « prématurée ».