Marseille ne vibre que pour son club de football, l’OM. La ville a reçu le week-end dernier la visite du Pape François, mais c’est l’actualité du club qui captive l’intérêt. Un Franco-Algérien, du nom de Rachid Zeroual a failli encore provoquer un changement à la tête du club phare de la cité phocéenne.
Encore, car Zeroual a déjà fait tomber des têtes à Marseille dont un illustre entraîneur, l’actuel sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps. Mais d’où tient-il un tel pouvoir ?
Rachid Zeroual est leader du plus influent groupe de supporters de l’Olympique de Marseille, les South Winners. Il a encore fait parler de lui cette semaine en s’attaquant à la direction du club.
Au cours d’une rencontre entre les groupes de supporters et la direction, Zeroual a haussé le ton et somma le président Pedro Langoria de démissionner. Devant les menaces qui l’ont ciblé, celui-ci s’est exécuté. Il a démissionné avant de se rétracter. Le leader des ultras a failli épingler une autre tête à son tableau de chasse.
Tous les présidents qui sont passés par l’OM ces deux dernières décennies ont eu affaire à lui et à l’influence des groupes d’ultras. Certains ont résisté, d’autres ont fini par céder. « Si les dirigeants prennent des décisions défavorables à ces groupes, ils sautent », a témoigné dans le journal Le Monde un collaborateur de l’ancien président Robert-Louis Dreyfus.
Le seul président qui a réussi avec Marseille, Bernard Tapie, avait compris l’intérêt d’arrondir les angles avec ces groupes. Il mettait à leur disposition 30.000 abonnements à revendre à leurs adhérents.
En 2012, c’est Didier Deschamps, auteur pourtant de l’unique éclaircie de Marseille ces 30 dernières années, qui a fait les frais de l’influence des Ultras. Deschamps a gagnés six titres entre 2010 et 2012, les seuls depuis l’époque dorée de Bernard Tapie, mais il n’est pas resté un jour de plus quand il a eu affaire à Rachid Zeroual.
Rachid Zeroual, l’homme qui a poussé Deschamps à quitter Marseille
« Je l’ai fait trembler de tout son corps. Je lui ai dit que je lui décapsulerais la tête de ses épaules », reconnaît fièrement l’ultra dans une émission de France 3.
« J’ai toujours eu l’intelligence de savoir quand il fallait agir pour faire sauter les présidents », se targue le Franco-Algérien encore dans les colonnes du Monde.
Après les évènements de cette semaine, la justice s’est saisie de cette affaire et une enquête a été ouverte. Mais ce n’est pas la première fois que Zeroual a affaire à la justice pour ses agissements en tant que supporter chauvin de l’Olympique de Marseille.
En 2003, il a écopé de trois mois de prison pour avoir pris part à une bagarre entre supporters. En 2021, il a été condamné à neuf mois de prison, dont quatre ferme, après une prise d’assaut du centre d’entraînement du club.
Mais il n’y a pas que la justice qui ne voit pas d’un bon œil ces agissements. Beaucoup à Marseille, y compris parmi les supporters, déplorent cette influence des groupes d’ultras et son effet négatif sur la stabilité du club. « Ce sont ces ultras du club qui devraient ne plus venir au Vélodrome », estime un supporter sur le réseau social X, dénonçant « des gens qui pensent que le club leur appartient ».
Rachid Zeroual est particulièrement ciblé. Un hashtag, « Zeroual démission », a été lancé sur les réseaux sociaux après les derniers événements à la tête du club. Il est peut-être allé un peu trop loin dans son influence.
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