Les Algériens sont-ils racistes ? L’artiste et influenceuse Baraka Merzaia pose le problème.
Au moment où la France est embrasée par des émeutes sur fond de dénonciation de la discrimination et du racisme dont seraient victimes les immigrés, dont ceux d’origine algérienne, une artiste influenceuse a eu l’idée de poser le problème du racisme sous un angle opposé, celui de la discrimination qui, selon elle, cible les gens de couleur en Algérie.
Baraka Merzaia est une artiste algérienne originaire de la région d’Adrar. Comme beaucoup d’habitants du sud du pays, elle a le teint foncé qui la fait passer pour une ressortissante d’un pays subsaharien.
À Alger, où elle habite, ce n’est que lorsqu’elle se met à parler en arabe algérois, qu’elle maîtrise fort bien, comme beaucoup de langues d’ailleurs, que les gens se rendent compte qu’elle est algérienne et non subsaharienne.
C’est cette méprise à l’origine de bien des comportements condamnables qu’elle a décidé de dénoncer sur les réseaux sociaux.
« Cette vidéo n’est pas pour susciter la compassion. Si j’en suis arrivée à prendre mon téléphone pour faire une vidéo, sachez que les choses ont dépassé toutes les limités ».
Racisme en Algérie : le témoignage accablant de Baraka Merzaia
C’est par ce message qu’elle a accompagné sa vidéo, devenue très vite virale. Mise en ligne le 21 juin, elle dépasse déjà le million de vues sur Twitter.
En quelques minutes, elle a résumé le calvaire que vivent certains gens de couleur dans leur propre pays. Remarques désobligeantes, propos vexants et qualificatifs racistes, la jeune femme dit qu’elle n’en peut plus.
« Je voudrais évoquer un phénomène très répandu de nos jours. Beaucoup de gens sont devenus racistes ». C’est par ces propos que Baraka entame sa vidéo.
Elle a tout résumé, décrivant une situation intenable et appelant les gens à la raison. « Kahloucha (négresse) », « Camara », c’est ainsi que, dit-elle, certains s’adressent à elle dans la rue. « On sort à un événement pour se distraire et on rentre avec le moral très bas », déplore Baraka.
« Je suis un être humain comme les autres, je peux être heureuse, je ris, je peux être blessée aussi », se plaint-elle. La jeune femme assure qu’elle a entendu des propos blessants de personnes jeunes et moins jeune.
Baraka Merzaia tient un raisonnement qui sonne très juste. Elle dit à l’adresse de ceux qui l’importunent que même si elle n’était pas algérienne, ce n’est pas de cette façon qu’on accueille les étrangers qui viennent visiter l’Algérie.
Baraka Merzaia est une artiste accomplie et polyglotte. Sa voix sublime est appréciée même à l’étranger. Il lui est arrivé de chanter en Inde pour le 150e anniversaire de la naissance du Mahatma Ghandi, il y a cinq ans.
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