Abdelaziz Rahabi réagit aux déclarations de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sur le récent décret présidentiel qui définit les conditions d’exécution de l’hymne national algérien Kassaman.

La polémique le couplet de l’hymne national algérien Kassaman citant la France prend de l’ampleur. Tout a commencé avec la publication au Journal officiel du décret présidentiel 23-195 du 21 mai 2023.

Signé par le président Abdelmadjid Tebboune, le texte qui modifie le décret du 11 mars 1986, détermine clairement les « circonstances et les conditions d’interprétation, intégrale ou partielle » de Kassaman.

L’hymne national algérien comporte cinq couplets dont un cite nommément l’ancienne puissance coloniale. En France, ce couplet est jugé anti-français, et sa « réintroduction », alors qu’il n’a jamais été officiellement supprimé, suscite de nombreuses réactions jusque dans le gouvernement français.

Sur LCI, Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a rappelé l’hymne national algérien fut composé dans « un contexte qui était celui de la décolonisation, et pour tout dire de la guerre », tout en ajoutant qu’il d’une décision « un peu à contre temps ». Cette déclaration n’est pas passée inaperçue à Alger. Le diplomate Abdelaziz Rahabi, a jugé la déclaration  de Catherine Colonna sur « notre hymne national  aussi inopportune qu’inacceptable ».  

Kassaman : Rahabi se dit choqué sur les propos de Colonna

« Il est tout à fait choquant d’entendre la ministre française des Affaires étrangères  Catherine Colonna souhaiter avoir les meilleures relations avec l’Algérie  et s’interroger en même temps  sur la décision souveraine de l’Algérie  « d’étendre l’usage » de son hymne national dans les circonstances et les conditions choisies par le gouvernement  algérien », a ajouté Abdelaziz Rahabi dans une déclaration à TSA ce samedi 17 juin.

Pour cette figure de l’opposition en Algérie, les hymnes nationaux sont « depuis le 18 eme siècle un symbole chez les nations et  la représentation de l’histoire des pays à un moment donné et à ce titre beaucoup d’hymnes nationaux font référence à l’ennemi d’hier. »

L’ex-ministre de la Communication ajoute que cela « n’est pas d’ailleurs propre à l’Algérie pas plus que pour le nombre de versions. » 

Pour Abdelaziz Rahabi, la ministre Catherine Colonna « nous demande expressément d’aménager notre hymne national en fonction de l’état  des relations bilatérales et notre histoire en fonction des desiderata de l’ancienne puissance coloniale. »

Abdelaziz Rahabi estime « regrettable » qu’un membre de gouvernement français « alimente par une déclaration aussi inopportune qu’inacceptable, la campagne animée avec récurrence par des partis  et des  personnalités de droite dans l‘objectif de mettre l’Algérie au centre du débat interne sur les questions migratoires et de lui trouver une hypothétique responsabilité sur les conséquences de la guerre en Europe. »