L’annonce du départ de 1.200 médecins algériens vers la France continue de susciter le débat en Algérie. C’est le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, qui a donné ce chiffre samedi 5 février.
Cette annonce a provoqué des réactions en chaîne. Du coté officiel, seul le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a abordé brièvement le sujet, en expliquant que ce phénomène ne touchait pas uniquement l’Algérie et en pointant du doigt la nécessité de réformer le système de santé pour donner de la chance aux jeunes médecins de trouver du travail.
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Dans le milieu médical, de nombreux professeurs de médecine ont réagi alors que sur les réseaux sociaux, le sujet a été largement commenté. L’occasion de mettre la lumière sur les conditions de travail et le chômage des médecins en Algérie. Et ce n’est pas fini.
Trois réalités
Ce jeudi, c’est au tour du diplomate Abdelaziz Rahabi de s’exprimer sur la question. Pour lui, l’exode de 1200 médecins algériens, « 60 ans après l’indépendance de l’Algérie rappelle au moins trois réalités ».
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La première réalité, selon Rahabi, est « liée au peu de considération que la société dans son ensemble, pouvoir et peuple, accorde à ses élites qui sont pourtant le produit de l’effort, de l’excellence et du savoir. »
La seconde réalité, ajoute l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid dans un post sur Twitter, « réside dans les conditions générales d’exercice de la médecine en Algérie ».
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Pour Rahabi, ces conditions font que « ni le citoyen, ni le corps médical qui a subi toutes les formes de répression, ni les pouvoirs publics ne sont satisfaits de la situation actuelle dans ce secteur. »
La troisième et dernière réalité que rappelle l’exode de 1.200 médecins algériens est « tout autant que les harraga (migrants clandestins, NDR), les médecins souffrent de l’absence de perspectives et de la dégradation du cadre de vie qui ne favorisent pas l’épanouissement humain auquel aspire toute personne humaine. »