Économie

Ramadan 2024 : les dattes algériennes indésirables au Maroc

Les Marocains seront-ils privés des dattes algériennes pendant le Ramadan 2024 qui commence le 11 ou le 12 mars prochain ? Comme à la veille de chaque mois sacré, les médias marocains relaient des appels au boycott des dattes algériennes.

Pendant le Ramadan 2023, Al Fizazi, prédicateur marocain, a dit préférer les dattes israéliennes aux dattes algériennes.

Cette année, rien de nouveau. Selon la presse locale, les importateurs du royaume ont décidé de se tourner vers d’autres fournisseurs pour un motif farfelu qui cache mal un acte politique.

Les dattes algériennes ont la cote dans le monde entier, sauf au Maroc désormais. À l’approche du moins de Ramadan, la question de la disponibilité de ce produit très demandé pendant le mois sacré dans tout le monde musulman, se pose avec acuité au Maroc dont la production ne suffit pas à satisfaire toute la demande du marché intérieur.

Malgré un déficit de l’offre et des prix très élevés, les distributeurs et importateurs marocains ont décidé de se passer des dattes algériennes.

Selon le site marocain Biladi.net, les importateurs marocains estiment que les dattes algériennes « ne respectent pas les normes sanitaires » et sont de « mauvaise qualité », les décrivant comme étant « trop sèches » et « manquant de fraîcheur et de saveur ».

De nombreux acteurs du marché marocains se sont par conséquent tournés vers d’autres pays producteurs comme la Tunisie, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Irak.

Ramadan 2024 : le Maroc ne veut pas des dattes Algériennes

Le journal marocain assure qu’il n’y a pas de « raisons politiques » derrière la décision des importateurs, mais il semble bien qu’il y en a, car les arguments présentés par les importateurs marocains ne se basent sur aucun argument scientifique.

Il est incompréhensible que les dattes algériennes, toutes variétés confondues et de toutes les régions du pays, deviennent subitement non conformes aux normes sanitaires et perdent du jour au lendemain leur qualité mondialement reconnue pour devenir « sèches » et sans « fraîcheur » ni « saveur ».

Les dattes sont réputées par les plus délicieuses au monde. Elles sont exportées dans de nombreux pays plus exigeants en termes de normes sanitaires que le Maroc.

La production du royaume en dattes est estimée à 115 000 tonnes par an, produites par des palmeraies qui s’étendent sur 50 000 hectares. La sécheresse qui frappe le pays depuis plusieurs années a gravement affecté les rendements, faisant chuter la production lors de la précédente saison de 45%.

Tout récemment, le même journal se demandait si les Marocains « pourront avoir des dattes sur leurs tables » pendant le Ramadan de cette année, « tant la sécheresse a affecté la production de ce fruit ».

La consommation moyenne des dattes au Maroc s’élève à 7 kilogrammes par an et par habitant. Les prix sont très élevés par rapport à ceux qui sont appliqués en Algérie, quatrième producteur mondial avec plus d’un million de tonnes.

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