Sana, une jeune femme revenue en France en janvier en provenance de la Syrie fait, l’objet d’un arrêté d’expulsion vers l’Algérie signé mardi par le préfet du Nord, rapporte France Bleu.
Le préfet du Nord estime que la jeune femme représente toujours une “menace grave”, ce qui justifie son expulsion vers l’Algérie, selon lui.
Sana s’est retrouvée en Syrie en 2014 où elle avait été emmenée de force par sa maman radicalisée, souligne France Bleu. Elle n’était alors qu’une adolescente de 14 ans.
Après neuf ans passés en Syrie, elle fait son retour en France en janvier 2023. Considérant qu’elle représente une “menace grave”, le préfet du Nord qui a signé mardi un arrêté d’expulsion de la jeune femme vers l’Algérie affirme qu’elle a gardé des contacts avec d’autres personnes revenues de Syrie. Le préfet avance également le fait que Sana ne justifie d’aucune insertion.
Pour le préfet, la jeune femme a grandi dans un milieu acquis “aux thèses, pro-djihadistes”. Le 13 septembre dernier, lors de l’audience de la commission d’expulsion, le préfet avait déclaré que Sana appartenait à “l’une des plus grandes familles jihadistes en France”. Selon lui, 23 membres de la famille de la jeune femme ont rejoint l’organisation de l’État islamique.
France : une préfecture décide d’expulser une jeune maman vers l’Algérie
Sana, de son côté, se considère comme la victime d’une famille tyrannique et radicalisée, indique France Bleu. Durant son long séjour en Syrie qui a duré neuf ans, la jeune femme a été mariée de force à un jihadiste belge. Deux filles sont nées de ce mariage, selon la même source.
Sana a pu quitter la Syrie dans le cadre d’un rapatriement organisé par les autorités françaises, ajoute France Bleu.
En Syrie, la jeune femme est restée pendant cinq ans dans des territoires contrôlés par l’organisation de l’État islamique et quatre ans dans le camp d’Al Roj où sont regroupés de nombreux djihadistes, sous le contrôle de forces kurdes, détaille la même source.
Sana, qui a grandi à Roubaix dans le nord de la France, risque d’être expulsée vers l’Algérie, un pays où elle n’a jamais habité, précise France Bleu.
L’arrêté d’expulsion signé mardi par le préfet du Nord contredit l’avis de la commission d’expulsion du tribunal de Lille du 27 septembre qui avait considéré que le séjour de Sana en Syrie dans un milieu radicalisé ne permettait pas d’établir qu’elle est acquise aux idéaux jihadistes ni qu’elle a l’intention de commettre des actes de terrorisme.
L’avocate de Sana a signalé durant cette audience que sa cliente ne s’est jamais rendue en Algérie.
La jeune femme n’a pas été mise en examen et s’est constituée partie civile contre sa propre famille, a avancé son avocate.