Économie

Rapport controversé sur l’Algérie : la Banque mondiale réagit

Suite de la polémique suscitée autour du dernier rapport de la Banque mondiale de suivi de la situation économique de l’Algérie. Très critiquée notamment par l’agence de presse officielle algérienne APS et certains responsables, l’institution de Bretton Woods a fini par réagir.

Le rapport, publié le 22 décembre dernier, a dressé un tableau mitigé de la situation de l’économie algérienne et a fait de sombres prévisions, mettant en garde contre « un séisme économique » à cause de « la vulnérabilité » des exportations algériennes, fortement dominées par les hydrocarbures.

| Lire aussi : La Banque mondiale au cœur d’une polémique en Algérie

Le 28 décembre, l’APS a accusé la Banque mondiale de sortir « de son cadre d’institution financière internationale pour se transformer en un outil de manipulation et de propagande », qui distille « des informations tendancieuses et sournoises sur la situation économique en Algérie ».

Le 4 janvier, l’agence officielle est revenue à la charge, accusant le vice-président de la Banque mondiale, le Tunisien Farid Belhaj, d’avoir rédigé le texte sous la dictée du Maroc.

Entre les deux dépêches, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane s’est exprimé le 31 décembre et a tenté de calmer le jeu, indiquant notamment que le contenu du rapport n’est pas totalement négatif.

Ce jeudi 6 janvier, la Banque mondiale a officiellement réagi par le biais d’un communiqué mis en ligne sur son site internet. Elle précise d’emblée que certains articles qui ont abordé le rapport « comprenaient des informations factuellement inexactes sur le contenu du rapport, qui a été préparé avec la plus grande rigueur, ainsi que sur ses auteurs, une équipe d’économistes travaillant sur la région du Maghreb ».

La Banque mondiale  rappelle qu’elle produit régulièrement des rapports économiques pour ses pays membres et assure que celui dont il est question « a fait l’objet d’un examen de qualité approfondi avant sa publication » et « est basé exclusivement sur des données publiques, dont la référence figure dans le document, ou sur des données fournies par les autorités des pays membres ».

« Il ne sera pas répondu à ces propos »

« Les conclusions du rapport sont cohérentes avec les données officielles disponibles à la date de clôture des données du rapport (1er novembre 2021), dont la plupart sont présentées dans la Note de Conjoncture de la Banque d’Algérie publiée le 22 décembre 2021 », précise le communiqué.

« Nous avons noté avec regret que certains des articles cités ci-dessus ont adopté un langage qui peut avoir dépassé les pensées de leurs auteurs anonymes. Tout inacceptables qu’ils soient, il ne sera pas répondu à ces propos, tant nous considérons qu’ils ne sauraient porter argument ni ne constituent un élément de débat », répond  la Banque mondiale aux critiques qui l’ont ciblée et contenues notamment dans les dépêches de l’APS, trois au total.

« Le Groupe de la Banque mondiale est une institution internationale de développement composée de pays membres, qui s’est fixé comme double objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée. L’Algérie, membre apprécié du Groupe de la Banque mondiale, est représentée au Conseil des administrateurs de la Banque. Le personnel et la direction du Groupe de la Banque mondiale servent uniquement les objectifs de l’institution », conclut le communiqué.

Pour rappel, dans le rapport du 22 décembre, il a été précisé que les autorités algériennes, représentées par le ministère des Finances, ont pris connaissance de la teneur du document avant sa publication.

Les plus lus