Le 12 août, au cours d’une visite au Maroc, le ministre israélien des Affaires étrangères a proféré de graves accusations et menaces à l’égard de l’Algérie, la désignant pour la première fois comme une source d’« inquiétudes » pour son pays et son nouvel allié.
Yaïr Lapid a affirmé à la presse qu’il a évoqué avec son homologue marocain leurs « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ».
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La tentative marocaine d’entraîner Israël dans une « aventure hasardeuse » contre l’Algérie est, avec d’autres actes hostiles simultanés, l’un des motifs derrière la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, annoncée mardi 24 août.
Israël a réagi le lendemain via une source diplomatique anonyme reprise par la presse internationale. Ce jeudi 27 août, c’est le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères qui s’est exprimé sur la question.
Hassan Kaïba a qualifié la rupture entre l’Algérie et le Maroc d’« affaire entre deux pays liés par des frontières et de liens ancestraux », mais il est revenu à la charge concernant l’accusation de « rapprochement » de l’Algérie avec l’Iran, affirmant que la déclaration de Yaïr Lapid renfermait des « informations précises ». « L’Algérie est devenue, depuis le début du printemps arabe, un passage pour les mouvements terroristes à l’instigation de l’Iran », a indiqué le porte-parole au site au site Madar21.
« La coopération algéro-iranienne nous préoccupe, surtout que l’Iran vise à s’infiltrer dans tous les pays (…) et continue de s’immiscer dans les affaires de pays africains, dont l’Algérie », a accusé Hassan Kaiba, désignant l’Iran comme étant à l’origine de ce qui se passe dans certains pays arabes, comme l’Irak, la Syrie et le Yémen.
Lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a qualifié la déclaration faite le 12 août par le ministre israélien des Affaires étrangères de « propos stupides qui ne méritent pas de réponse ».