search-form-close
Rare sur le marché noir, l’euro au plus haut face au dinar algérien

Rare sur le marché noir, l’euro au plus haut face au dinar algérien

Par biletsky / Adobe Stock
Euro

Ou s’arrêtera donc la flambée de l’euro sur le marché noir des devises en Algérie ? Pulvérisant record après record, la valeur de la monnaie unique européenne n’arrête pas de franchir des sommets pour s’approcher de la barre de 260 dinars l’unité, après avoir dépassé le seuil de 250 dinars mercredi 25 septembre.

Parallèlement à la fin des vacances d’été et au retour des Algériens de l’étranger dans leurs pays de résidence, les prémices d’une flambée de l’euro et du dollar américain sont apparues sur le marché noir des devises en Algérie.

Devises : un euro s’apprête à dépasser la barre de 260 dinars algériens

Alors que 100 € s’échangeaient contre 24.200 dinars algériens à la fin du mois d’août, dès le début du mois de septembre, la flambée a commencé à s’installer sur le marché noir des devises, portant la valeur des 100 € à 24.450 dinars algériens le 15 septembre, avant d’atteindre le seuil symbolique des 25.000 dinars algériens le 25 septembre dernier.

Ceci dit, la hausse ne s’est pas arrêtée là, et l’euro a fini par dépasser, d’un énorme bond et si peu de temps, la barre symbolique des 250 dinars algériens l’unité, et ce, en s’échangeant, ce lundi 30 septembre, à 257 dinars algériens l’unité, soit une liasse de 25.700 dinars algériens contre un seul billet de 100 €.

Ainsi, en un mois seulement, la valeur d’un billet de 100 € a augmenté de 1.500 dinars algériens. Une augmentation soudaine, certes, mais aussi exponentielle.

Devises en Algérie : le dollar flambe aussi

Le billet de 100 € a inscrit, entre le 28 septembre dernier, où il s’échangeait contre 25.100 DZD, et ce 30 septembre, ou il s’échange contre 25.700 DZD, une hausse de 600 dinars en deux jours ; un autre record.

Sur les pas de la monnaie unique européenne, le dollar américain a amorcé lui aussi une flambée face au dinar algérien sur le marché noir des devises. 

Un billet de 100 dollars américain, qui s’échangeait au début du mois de septembre contre 22.200 dinars algériens, est vendu ce 30 septembre contre pas moins de 22.900 dinars algériens, soit 229 DZD l’unité, un nouveau record.

Cette hausse des deux principales devises au niveau du marché noir en Algérie est d’autant plus intrigante car dans les cotations officielles, les taux de l’euro et du dollar restent stables. Il n’y a non plus aucun évènement notable, ni sur le plan économique, social ou politique, qui puisse justifier un aussi important emballement.

Marché noir des devises en Algérie : après la flambée, la pénurie

Ceci dit, la flambée n’est pas le premier problème des Algériens qui veulent échanger leurs dinars contre des devises, et ce, pour divers raisons, notamment pour voyager ou bien acheter des voitures de moins de trois ans de l’étranger, car même à des prix aussi élevés l’euro et le dollar sont désormais difficiles à trouver sur le marché noir.

C’est ce que confirment un témoignage posté sur les réseaux sociaux, ou un acheteur assure qu’il a fouillé de fond en comble le Square Port-Saïd à Alger, véritable bourse du marché parallèle des devises en Algérie, mais qu’il n’avait pas pu trouver un cambiste qui a accepté de lui vendre. « Ils veulent tous en acheter », explique l’internaute qui assure « qu’il n’y a pas de devises ».

La Turquie aspire les euros du marché noir

Parmi les raisons de cet assèchement du marché noir des devises est que les cambistes achètent les devises en Algérie pour les revendre en Turquie, ou l’euro et le dollar, qui sont très demandés par les trabendistes algériens, coûtent nettement plus cher qu’en Algérie (face au dinar algérien).

Un euro est cédé en Turquie à l’équivalent de 265 dinars algériens. Pour des sommes importants, les gains peuvent être considérables. Le 18 août, les autorités françaises ont saisi à l’aéroport de Roissy de Paris deux millions d’euros qui étaient enfouis dans les valises de deux voyageurs algériens en provenance d’Alger et qui transitaient vers Istanbul, l’une des plaques tournantes du trafic de devises et de son recyclage.

Il n’est un secret pour personne que les deux marchés parallèles, celui des devises et celui des marchandises, s’influencent l’un l’autre en Algérie. Plus la demande des trabendistes sur l’euro augmente, plus ce la monnaie unique européenne flambe et avec lui le prix des marchandises importées illégalement…

  • Les derniers articles

close